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Le Burundi, l’un des trois pays les plus pauvres du monde, traverse une grave crise socio-économique marquée par une pénurie sévère de produits pétroliers depuis deux mois. Chauffeurs et passagers déplorent les conséquences désastreuses sur le transport des personnes.
À 10h00, la gare routière de Ngozi est presque déserte. La plupart des bus sont immobilisés, faute de carburant, comme l’explique un chauffeur qui a réussi à s’approvisionner sur le marché noir.
« Cela fait 25 ans que je conduis des passagers, mais c’est la première fois que je vis une telle pénurie. Avant, il était facile de trouver de l’essence dans les stations et on pouvait faire le plein à tout moment, pour un prix raisonnable ! Nous demandons que la situation redevienne comme avant. Nous allons mourir de faim », confie-t-il.
Le chauffeur a payé son essence quatre fois le prix officiel, ce qui a entraîné une explosion des tarifs de transport. « Ce qui se passe aujourd’hui dépasse l’entendement ! Payer 40 000 Francs pour un trajet qui en valait 15 000 auparavant… Les autorités doivent tout faire pour rendre l’essence disponible comme avant, car la situation est devenue insoutenable. Toutes ces voitures doivent s’approvisionner à Nzaza, en Tanzanie. », raconte Bujumbura un passager en route.
Dans cette situation, personne n’est épargné par cette crise. La semaine dernière, le député Athanase Hatungimana a demandé que la plénière en cours soit écourtée pour permettre aux députés de rentrer tôt à cause de la pénurie d’essence. « Je demande à mes collègues députés de ne pas continuer à déranger le président de la Cour des comptes avec leurs questions. Il faut les poser demain au ministre des Finances, car c’est lui qui a les réponses. Mais surtout, sachez que certains doivent rentrer à pied. Qu’on nous laisse partir tôt », a-t-il ajouté.
Le lendemain, le ministre burundais des Finances a reconnu ne pas avoir de solution immédiate, déclarant que le gouvernement « cherche » encore les devises nécessaires pour importer le carburant dont le pays a besoin.
