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Sept nigérians jugés à Paris pour traite des êtres humains

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Le procès de ces hommes qui sont également accusés de proxénétisme en bande organisée, s’ouvre ce lundi à Paris la capitale française.

Sept hommes comparaissent à partir de ce lundi 24 juin et jusqu’au 9 juillet devant la cour criminelle départementale de Paris. Les suspects de nationalité nigérianes sont accusés d’avoir monté un réseau de proxénétisme de femmes nigérianes en région parisienne.

Une ordonnance de mise en accusation que nos confrères de France 24 disent avoir consulté indique que les hommes appartiendraient à la confraternité « Maphite », issue de Benin City, et dont le chef international Don Cesar a été incarcéré en 2020 en Italie pour organisation criminelle.

« En Europe, deux groupes ‘cultist’ sont particulièrement implantés : les Eiye (Supreme Eiye confraternity) et les Aye (Black axe). Ils sont spécialement présents en Espagne et en Italie où ils sont impliqués dans le trafic de stupéfiants et la traite des êtres humains », lit-on dans le document consulté par nos confrères.

L’on apprend que les sept membres de Maphite ont créé une succursale intitulée « Famille Tour Eiffel ». Les faits de proxénétisme remontent entre janvier 2019 et juin 2021. « Chacun des protagonistes avait à sa disposition plusieurs jeunes femmes, se livrant à la prostitution en France, notamment dans le secteur du Bois de Vincennes ou de Château Rouge, mais également à l’étranger », estiment les services d’enquête. L’une des victimes affirme par exemple avoir rapporté entre 11 000 et 12 000 euros à son proxénète, Ehis O., entre 2018 et 2019. Une autre, Blessing O., estime avoir remis entre 6 000 et 7 000 euros sur neuf mois à son souteneur.

Quand les passes ne sont pas assez fructueuses ou nombreuses, les membres du cult n’hésitent pas à faire usage de la violence. Blessing O. « était battue, notamment lorsqu’elle ne ramenait pas assez d’argent, résume l’ordonnance. Les menaces et les violences pouvaient aisément s’étendre à leurs familles restées au pays, ce dont il était d’ailleurs fait mention dans les interceptions téléphoniques. »

Avortement

Pendant le commerce du sexe, certaines « filles esclaves » qui tombent enceinte sont obligés d’avorter. Un avortement peu ordinaire. « On te tend une pilule ou alors on te frappe au niveau du bas ventre », témoigne une victime.

Les pilules utilisées sont parfois du Cytotec, un médicament qui provoque de violentes contractions et qui avait été retiré de la vente en raison de ses effets indésirables graves. Avant de venir en France, les prostituées disent avoir signé un pacte, le « juju », qui leur interdit de désobéir ou de dénoncer ceux qui les ont aidé à rallier l’Europe, sous peine de malédiction. Cette cérémonie spirituelle est ritualisée, avec un prêtre, le « Native doctor » et inclut parfois des pratiques violentes allant de la scarification au viol, apprend-on.

En 2018, 15 personnes, dont 11 femmes, ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Paris pour proxénétisme aggravé et traite des êtres humains dans la cadre d’un réseau de prostitution nigériane.

Essama Aloubou




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