La viande interdite de commercialisation a été saisie par la douane française à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, lors de l’opération « Thunder », une initiative internationale visant à lutter contre le trafic d’espèces protégées.
La viande a été saisie le 11 novembre au 6 décembre 2024, mais les résultats de l’enquête ont été publiés le 4 février 2025 par l’Organisation mondiale des douanes. Selon le communiqué publié le 24 février 2025 par la Douane française, les 16,5 kg de viande de pangolin représentent l’équivalent de 11 cadavres de pangolins.
La viande séchée, fumée et enrobée de plantes aromatiques a été découverte dans les bagages d’une femme en provenance du Cameroun, via Casablanca, au Maroc, d’après le média français Ouest-France.
La suspecte a été contrainte de payer une amende douanière, bien que son montant n’ait pas été révélé, apprend-on. « Le trafic d’espèces protégées est considéré comme l’une des activités criminelles les plus rentables, derrière le trafic de drogue, d’êtres humains et d’armes », rappelle la Douane française dans le communiqué.
Le Cameroun abrite trois espèces de pangolin : le pangolin géant, le pangolin à ventre blanc et le pangolin à ventre noir. Depuis 2017, toutes ces espèces sont inscrites dans la classe A de la loi faunique camerounaise, signifiant qu’elles sont intégralement protégées et ne peuvent être tuées ou capturées. Cette législation vise à préserver ces animaux et à lutter contre leur exploitation illégale.
Le pangolin est l’un des mammifères les plus menacés au monde, en raison de ses écailles, très prisées en Asie notamment pour la médecine traditionnelle, mais aussi pour sa viande. « La forte demande d’écailles et de viande en Asie pour la médecine traditionnelle et la gastronomie, et la demande de peaux en Amérique pour la fabrication de produits en cuir tels que les bottes, les sacs et les ceintures, ont entraîné un déclin considérable de leurs populations », indique Laga, une ONG qui accompagne le gouvernement dans l’application de la loi faunique au Cameroun. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe ces animaux parmi les espèces en danger d’extinction.
Essama Aloubou