Monstre ! Le terme parait même léger pour qualifier la mobilisation des personnes qui ont défilé dans les rues de Hong Kong ce dimanche pour dénoncer un projet « décrié » d’extradition vers la Chine. Malgré le recul du gouvernement, les organisateurs qui entendaient maintenir la pression, ont évoqué en fin de journée, 2 millions de participants, renseigne BFMTV. Soit près du double du nombre de manifestants revendiqué dimanche dernier.
Malgré le recul gouvernemental, la foule ne décolère pas. « Retirez la loi maléfique! », scandaient les protestataires vêtus de noir.
Comme ils l’avaient fait le 9 juin, avec un record de participants évalué à un million par les organisateurs, les manifestants ont défilé dans le cœur de l’île de Hong Kong pour gagner le Conseil législatif, souligne BFMTV.
D’après ses détracteurs, le projet de loi placerait la population de l’ancienne colonie britannique à la merci du système judiciaire de Chine continentale, opaque et sous influence du Parti communiste.
Les milieux d’affaires craignent que la réforme nuise à l’image internationale et l’attractivité du centre financier.
A en croire notre source, le mouvement de protestation dépasse la question des extraditions et exprime un ressentiment beaucoup plus large contre le gouvernement et contre Pékin, accusés de rogner depuis des années les libertés du territoire semi-autonome.
Ces derniers jours, la cheffe du gouvernement s’est retrouvée de plus en plus isolée, les députés proPékin prenant eux-mêmes leurs distances par rapport au texte au motif qu’il porterait atteinte à l’environnement économique de Hong Kong.
Son recul représente toutefois une volte-face rare de la part d’autorités qui avaient refusé de céder le moindre pouce de terrain aux protestataires de l’immense mouvement de l’automne 2014. Ils n’avaient pas obtenu l’élection du chef du gouvernement au suffrage universel, et des figures clé du mouvement sont aujourd’hui en prison.