Alors que l’économie du Nigéria, la première puissance du continent africain, est au bord du naufrage, des entreprises étrangères fuient en masse. L’exode des multinationales qui a commencé en 2023, aggrave ainsi la crise économique à laquelle le pays est confronté ces dernières années.
Le départ de l’américain Procter and Gamble annoncé en décembre 2023 a tiré la sonnette d’alarme. La compagnie américaine arrivée il y a cinq ans au Nigeria, a beaucoup investi sur un marché estimé à 50 millions de dollars.
Mais le chaos économique a empiré depuis l’arrivée au pouvoir de Bola Tinubu en mai dernier et cette descente aux enfers généralisée a fini par user la patience des multinationales.
Ce n’est pas la première multinationale à fuir le plus grand marché africain. Dans le secteur de la pharmacie, c’est une hécatombe, le britannique GSK, l’allemand Bayer et le français Sanofi ont aussi quitté le Nigeria.
Plusieurs grandes compagnies pétrolières se sont retirées également, c’est le cas entre autres de la norvégienne Equinor et de l’italienne Eni.
La plupart de ces entreprises souffrent depuis de longues années des plaies bien identifiées du Nigeria, comme la corruption, les problèmes récurrents de logistique et d’approvisionnement en électricité.
Mais aussi, la crise économique qui a explosé ces derniers mois, l’on parle de la pire crise depuis une génération, ce marché si prometteur s’est brutalement contracté.
Avec une inflation à 30% et un salaire minimum inchangé depuis 2019, les ménages concentrent leurs achats sur l’essentiel, les transports et la nourriture.
La fin des subventions sur le carburant décidé par le président Tinubu au lendemain de son élection a été saluée comme une décision courageuse, mais faute d’accompagnement, elle a fait flamber tous les prix et a appauvri considérablement la population.