Un an après le coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum au Niger, l’ancien président Mahamadou Issoufou a finalement critiqué ce putsch. Ce coup d’État a mis le général Abdourahamane Tiani au pouvoir. Issoufou a exprimé sa position en réponse aux demandes de la fondation Mo Ibrahim, qui lui avait décerné un prix pour la bonne gouvernance en 2020. La fondation lui avait demandé de clarifier sa position, car certains pensaient qu’il pourrait être en lien avec la junte au pouvoir à Niamey.
Dans sa réponse, Issoufou a rappelé qu’il avait déjà critiqué le coup d’État du 26 juillet dans un tweet, où il avait utilisé « des mots appropriés à la situation ». Mais depuis ce tweet, Issoufou, qui a dirigé le Niger de 2011 à 2021, est resté silencieux, laissant place à des rumeurs et des soupçons sur un possible rôle qu’il aurait pu jouer dans ce coup d’État.
Ce silence a agacé la fondation Mo Ibrahim, qui avait pourtant salué son leadership en 2020. Le 26 juillet 2024, la fondation a de nouveau demandé à Issoufou de clarifier sa position. Dans sa réponse, l’ancien président a dit qu’il « condamne tout changement de pouvoir non constitutionnel, y compris le coup d’État du 26 juillet 2023 ».
Cependant, Issoufou a aussi précisé qu’il est contre « toute intervention extérieure qui pourrait rendre la situation au Niger encore plus instable ». Face aux accusations de proximité avec le général Tiani, Issoufou a rappelé que son propre fils, ancien ministre du Pétrole, est en prison depuis un an, détenu par la junte au pouvoir.
Cette lettre est un moment important pour l’ancien président, alors que le Niger traverse une période d’incertitude politique.