Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a présidé, le 27 septembre 2024, une cérémonie à Pretoria en hommage aux combattants de la liberté morts en exil pendant la lutte contre l’apartheid. Les dépouilles de 42 de ces héros, rapatriées le 25 septembre depuis la Zambie et le Zimbabwe, sont de retour en Afrique du Sud plus de 30 ans après leur décès, marquant un moment historique. C’est la première fois qu’un tel nombre de combattants tombés en exil est rapatrié en une seule fois.
Cette cérémonie, symbolique à bien des égards, s’est tenue à Freedom Park, un mémorial dédié à l’histoire de la libération sud-africaine, où un mur commémore les héros nationaux. Cyril Ramaphosa a annoncé que les noms des 42 combattants seront ajoutés à ce mur, perpétuant leur mémoire.
Mais au-delà des 42 cercueils drapés du drapeau sud-africain, ce sont tous les militants anti-apartheid morts en exil qui ont été honorés. Parmi eux, des membres de l’ANC et du Congrès Panafricain, deux mouvements de libération bannis par le régime de l’apartheid dès 1960.
Contraints à l’exil, ces militants ont trouvé refuge dans des pays voisins comme le Zimbabwe, la Zambie ou encore l’Angola, d’où ils ont pu poursuivre la lutte contre le régime sud-africain et, parfois, s’allier à d’autres mouvements de libération dans ces pays.
Plus de 1 000 militants anti-apartheid sont morts en exil au cours des années de lutte, et jusqu’à présent, seuls quelques-uns avaient été rapatriés à la demande de leurs familles. Cette fois, c’est le gouvernement sud-africain qui a pris l’initiative, dans le cadre des célébrations des 30 ans de la démocratie, en lançant un vaste programme de rapatriement des dépouilles.
Ce programme vise également à rapatrier les corps enterrés dans d’autres pays, comme l’Angola, où de nombreux militants sont tombés au combat.
Cette démarche représente aussi un hommage aux familles, souvent privées de la possibilité de se recueillir sur la tombe de leurs proches. Désormais, elles pourront enfin inhumer ces combattants dans leurs provinces d’origine, accomplissant ainsi un devoir de mémoire longtemps attendu.