Alors qu’il s’apprêtait à tenir une conférence de presse à Ndjamena, dans le cadre de la présentation de son livre intitulé « La traque d’Hissein Habré : juger un dictateur dans un monde d’impunité », sur invitation de l’ambassade des États-Unis au Tchad, Reed Brody a été interpellé puis mis dans un avion pour Paris, mercredi 2 octobre.
Ce dernier devait aussi animer un panel avec une consœur tchadienne, Me Jacqueline Moudeina.
Il est à rappeler que l’avocat et défenseur américain des droits de l’Homme, avait joué un rôle décisif dans la traque puis dans le procès de l’ancien président tchadien Hissène Habré.
Ce dernier étant condamné pour crimes contre l’humanité en 2016 par un tribunal spécial.
Reed Brody se rendait par ailleurs régulièrement au Tchad afin de soutenir les victimes de son régime.
A en croire RFI, la conférence prévue au Centre d’études de formation pour le développement (CEFOD) était sur le point de commencer quand la police évacue l’amphithéâtre et embarque l’avocat de 71 ans dans un véhicule à destination de la Direction générale du renseignement et de l’investigation (DGRI), les services secrets tchadiens.
« Reed Brody a ensuite été conduit à l’aéroport puis contraint de monter à bord d’un vol Air France à destination de Paris en début de soirée », ajoute notre source.
Pour l’heure, les autorités tchadiennes n’ont pas réagi à cette expulsion.
Alors que le rapatriement de la dépouille d’Hissène Habré, qui se trouve actuellement à Dakar, et son éventuelle réhabilitation font l’objet de tractations, Ndjamena avait annoncé à la fin du mois de février dernier le versement d’une somme de 10 milliards de FCFA pour indemniser les victimes de l’ancien dictateur.
Depuis la fin du procès d’Hissène Habré il y a huit ans, les différentes cours de justice ont ordonné qu’une somme de plus de 100 milliards de FCFA leur soit versée.