Jugés critiques à l’égard du pouvoir, plusieurs journaux en ligne ont été suspendus à partir du 3 octobre, et ce pour 30 jours, après la diffusion d’une vidéo d’animation, évoquant les meurtres et disparitions d’opposants, avec pour personnage principal la présidente du pays, Samia Suluhu Hassan.
Le 1er octobre 2024, renseigne l’un de ses journaux, The Citizen, a diffusé une vidéo jugée nocive, pour l’unité nationale par le régulateur tanzanien.
Dans ce clip d’animation d’une minute publié mardi, Samia Suluhu Hassan, assise devant son poste de télévision, zappe et ignore les nouvelles anxiogènes de meurtres d’opposants.
« Notre chef a été enlevé et assassiné violemment », dit le personnage de Tundu Lissu, l’un des chefs de l’opposition, lors d’un enterrement.
Une scène qui fait référence à la mort d’Ali Mohamed Kibao, un cadre de son parti Chadema, retrouvé mort le mois dernier.
Un autre des six personnages exprime son désarroi face à la disparition de son enfant qu’il n’arrive pas oublier.
La présidente, elle, semble impassible.
Le régulateur tanzanien des médias a jugé que ces images « portaient atteinte à la paix et à la cohésion ». Mais pour le journal The Citizen, il s’agit d’une « mauvaise interprétation ».
Alors que dans un premier temps, la présidente avait ouvert des médias interdits par son prédécesseur, on reproche aujourd’hui à Samia Suluhu Hassan de recourir aux mêmes pratiques autoritaires que John Magufuli, qui a dirigé la Tanzanie de 2015 à 2021.