Au Mali, d’anciens ministres, des militaires et des hommes d’affaires sont poursuivis notamment pour « corruption », « atteinte aux biens publics » ou encore « faux et usage de faux », dans le cadre de deux affaires complexes dont l’achat de l’avion présidentiel et équipements militaires surfacturés.
Ces derniers sont accusés de détournements de fonds publics qui remontent à 2014, d’une enveloppe totale de 130 milliards de FCFA.
Tel un véritable coup de tonnerre, le procès tant attendu dans le cadre de cette rocambolesque affaire, est suspendu.
Ouvert le 24 septembre dans le cadre de la session spéciale de la Cour d’assises sur les crimes économiques et financiers, c’est à la demande des représentants de l’État malien que le tribunal a prononcé la suspension du procès, le 9 octobre 2024.
Il faudrait souligner que les représentants de l’État du Mali, floué tout comme le Parquet estiment que le dossier n’est pas complet.
Après des années d’enquête, de procédure classée (en 2018) puis relancée (en 2020), et après une dizaine de jours de procès au cours desquels de nombreux témoins ont défilé à la barre, le contentieux de l’État et le ministère public demandent de nouvelles auditions, notamment celles de deux anciens Premiers ministres.
Ils exigent aussi que des documents manquants soient produits.
Ainsi, le tribunal a donc renvoyé l’affaire pour complément d’information auprès de la Cour suprême.
Une manœuvre dilatoire ? L’opinion s’interroge.