Environ 62 millions de tonnes de déchets électroniques ont été produites dans le monde au cours de l’année 2022, indique un rapport des Nations unies. Ce chiffre fait craindre jusqu’à 82 millions de tonnes de déchets d’ici 2030. Seulement 22,3% ont été recensées comme étant officiellement collectées et recyclées. Que deviennent les autres déchets électriques et électroniques ?
Des tonnes de déchets sont déversés chaque année sur le continent africain sous forme des appareils d’occasion.
De nombreux pays occidentaux ont ainsi trouvé une formule pour contourner la Convention de Bâle en vigueur depuis 1992 qui interdit pourtant l’exportation de déchets dangereux. Ainsi, ces pays n’auront plus à adosser les coûts de la dépollution.
« Tout le monde veut avoir accès à la technologie. Tout le monde veut un réfrigérateur ou un téléphone portable, mais dans des pays où le Smic est à moins de 100 euros, personne ne peut les acheter neuf, d’où l’importance du recyclage et des produits de seconde main. C’est une économie grâce à laquelle vit l’Afrique », a expliqué Edem d’Almeida, directeur de Africa Global Recycling à Lomé, cité par Rfi.
L’autre casse-tête est la gestion des équipements électroniques qui ne sont plus réparables et qui constituent de vrais déchets bons à être jetés. Ils finissent effectivement dans les décharges publiques, hors de tout contrôle.
Que ce soit au Ghana, au Togo, au Bénin ou encore en Côte d’Ivoire, il existe des décharges « spécialisées » où les déchets électriques et électroniques sont traités ou détruits. Par traitement des déchets, on entend des jeunes, parfois des enfants, qui s’acharnent sur ces équipements pour en tirer quelque chose d’utile, soit l’or ou le cuivre, moyennant quelques billets de francs CFA.
Par destruction, c’est le fait de brûler tout simplement les déchets électriques et électroniques de toutes sortes.
Quel impact sur l’environnement et la santé ?
Plus de 16 millions d’enfants travaillent dans le secteur industriel incluant le traitement des déchets, indique l’Organisation internationale du travail.
L’Organisation mondiale de la Santé alerte sur les risques sur la santé et sur l’environnement notamment le retard du développement neurologique en raison de l’exposition au plomb, l’altération des capacités pulmonaires et respiratoires provoquées par l’inhalation de fumées toxiques, l’émission des polluants nocifs qui s’infiltrent dans le sol, l’air et l’eau causant.
Edem d’Almeida appelle les États à surveiller ce qui rentre sur leurs territoires, afin que le continent africain ne se transforme pas en dépotoir de la planète.