Le nord du Nigeria est confronté à une gigantesque coupure de courant, depuis plus de deux semaines, du fait des actes de vandalisme perpétrés par les groupes armés.
La coupure d’électricité frappe des millions de personnes, selon les autorités. À l’origine de ce « black-out » géant, l’opérateur national TCN (Transmission Compagny of Nigeria) accuse un « groupe djihadiste », d’avoir endommagé une ligne à haute-tension, celle entre Shiroro et Mando dans l’État du Niger, l’État qui abrite la plus grande centrale hydroélectrique du pays.
Interrogé par nos confrères de RFI, le ministre de l’Énergie, Adebayo Adelabu, a accusé la vétusté des installations. « La vérité, c’est que nos infrastructures sont vieilles. Nous avons un réseau national qui a plus de cinquante ans. Les lignes de transmission sont faibles, les pylônes s’effondrent et les transformateurs sont vieux. (…) Tout changer prend du temps. En ce qui concerne le délai de réparation, si nous en sommes là, c’est aussi parce que nous n’avons pas été en mesure de garantir la sécurité de ceux qui travaillent sur le réseau », a-t-il déclaré.
Le ministre nigérian de l’Énergie plaide pour une interdiction totale du trafic de métaux. Pour lui, ce marché encourage la dégradation d’infrastructures stratégiques. Adebayo Adelabu exhorte également les parlementaires nigérians à adopter une loi criminalisant de tels actes de vandalisme. Les gouverneurs des États du nord ont appelé à diversifier les sources d’approvisionnement. Mais cela semble difficile, à cause du prix du litre d’essence jugé très élevé par plusieurs nigérians qui ne peuvent pas ravitailler leur générateur. Conséquence, l’économie est perturbée, l’accès à l’eau potable aussi quand elle provient de forages.
Selon le ministre de l’Énergie, le courant ne sera pas rétabli avant mi-novembre : les réparations prennent du temps et sont compliquées par le contexte sécuritaire, alors que des groupes armés mettent en péril la sûreté des agents.
Le chef de l’État Bola Tinubu affirme avoir ordonné le déploiement des forces de sécurité pour protéger les chantiers de maintenance et de réparation.
Essama Aloubou