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Des journalistes critiquent les rapports de RSF et Transparency International

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Réunis autour du collectif Investigative Journalism Reportika, ces journalistes viennent de publier un rapport dans lequel, ils formulent des réserves sur la fiabilité des principaux classements annuels sur la liberté de la presse, la corruption, le bonheur, publiés par Reporters Sans Frontières et Transparency International.

 « What’s Wrong with the Reports ? », c’est le rapport que vient de publier,  Investigative Journalism Reportika, un collectif de journalistes. Ce rapport montre les limites des classements mondiaux très courus souvent publiés par les deux ONG. « Ils sont souvent truffés d’inexactitudes, de défauts méthodologiques, de limites de données et, dans certains cas, de propagande flagrante. Bien que ces rapports prétendent offrir des évaluations impartiales, ils perpétuent parfois des préjugés, créent des récits trompeurs ou ne tiennent pas compte des complexités culturelles et régionales qu’ils visent à mesurer », lit-on dans cette étude.

Tout d’abord, Reportika critique l’approche méthodologique. « Transparency International classe les pays en fonction de la corruption perçue, mais son recours aux évaluations d’experts et aux opinions des chefs d’entreprise conduit à des résultats subjectifs influencés par les récits des médias et les préjugés individuels », déplore le collectif.

Les auteurs du rapport notent que certains pays africains qui luttent activement contre la corruption occupent le bas du classement. Et que Transparency International ne tient pas compte des réformes des pays africains en matière de lutte contre la corruption.  

Le collectif Reportika pense que RSF devrait faire la différence entre médias contrôlés par le gouvernement et médias indépendants, pour éviter des incohérences dans le classement.  L’ONG pense en plus que RSF ne tient pas compte de certains facteurs cruciaux, comme le dynamisme de la presse, qui façonnent pourtant la liberté de la presse à l’échelle mondiale. « Les pays dotés d’environnements médiatiques divers et dynamiques, comme l’Inde et Singapour, sont souvent mal représentés », comme on peut le lire dans une présentation de l’étude.

Le collectif Reportika déplore également de nombreux problèmes méthodologiques en ce qui concerne les rapports annuels de RSF. L’ONG de défense des journalistes est accusé de s’en tenir, le plus souvent, aux perceptions subjectives des experts et des journalistes interrogés lors de l’élaboration de ce classement. Le collectif Reportika critique également les questions posées par RSF lors de la rédaction de son rapport annuel. Des questions vagues, selon Reportika qui dénonce également que le classement de RSF « ne tient pas compte de la diversité des paysages médiatiques et des différences régionales, ce qui donne lieu à une évaluation incomplète et parfois trompeuse ».

Le collectif Reportika dit avoir mené des études de terrain et des analyses approfondies des données et des informations fournies par des économistes de premier plan, ainsi que la prise en compte des analystes géopolitiques fournies par des chercheurs chevronnés.

Essama Aloubou




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