Les relations entre la France et l’Algérie connaissent un nouvel épisode de forte tension. Le dimanche 13 avril 2025, Alger a ordonné l’expulsion de douze agents de l’ambassade de France, tous employés par le ministère français de l’Intérieur.
Cette décision fait suite à la mise en examen en France de trois ressortissants algériens, suspectés d’implication dans l’enlèvement de l’opposant Amir Boukhors, également connu sous le nom d’Amir DZ.
Une riposte jugée disproportionnée par Paris Parmi les trois Algériens mis en cause figure un agent consulaire algérien en poste en France. Selon le Parquet national antiterroriste (Pnat), ils sont poursuivis pour des faits graves, notamment « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour » dans un contexte lié au terrorisme, ainsi que pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Tous trois ont été placés en détention provisoire.
En réponse à ces poursuites, les autorités algériennes ont exprimé leur indignation. Le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé une situation « inqualifiable et inadmissible », estimant que cette affaire pourrait causer un préjudice majeur aux relations bilatérales. L’expulsion rapide des agents français s’inscrit dans ce contexte tendu.
De son côté, Paris déplore une réaction jugée excessive. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a qualifié cette mesure de « sans fondement » et appelé Alger à revenir sur sa décision. Il a également averti que la France se réserve le droit de prendre des mesures de réciprocité si l’expulsion est maintenue.
Un rapprochement compromis Cet incident intervient alors que les deux pays tentaient de renouer le dialogue après plusieurs mois de turbulences diplomatiques. Le président Emmanuel Macron et son homologue Abdelmadjid Tebboune avaient récemment affiché une volonté de réconciliation. Mais cette nouvelle affaire, centrée sur l’enlèvement présumé d’un opposant algérien, ravive les tensions et fragilise les efforts de normalisation.
Un climat de méfiance semble ainsi s’installer de nouveau entre Paris et Alger, jetant une ombre sur le processus de rapprochement amorcé ces derniers mois.