C’est un fait. Le dollar continue de dégringoler. Vendredi 11 avril, la devise américaine a atteint son plus bas niveau, face à l’euro. Et c’est l’une des autres conséquences de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.
Est-ce une bonne nouvelle pour le président américain ?
Voilà la question posée par RFI, à l’économiste Nathalie Janson, professeure associée à Neoma Business et spécialiste de la politique monétaire.
Nathalie Janson : « Plus le taux de change est faible, plus les entreprises américaines sont compétitives en théorie puisqu’elles peuvent exporter leurs produits à prix moindre en raison d’un effet taux de change en leur faveur. C’est ce que cherchait Donald Trump. Donc sur ce plan, oui, on pourrait croire à une bonne nouvelle. Sauf que le président américain n’a qu’une vision partielle du rôle dollar. Et c’est peut-être là qu’il se trompe de stratégie. Le dollar est aussi une réserve internationale. Affaiblir le dollar est un jeu dangereux qui compromet le rôle de sa monnaie comme valeur de référence ».
Quel est le risque pour les États-Unis ?
« Que les investisseurs internationaux et les autres pays se mettent à commercer dans une autre devise. Ils pourraient estimer que le dollar n’est plus suffisamment solide, que les revirements de Donald Trump compromettent la solidité des institutions américaines. Or c’est justement ce qui fait la force du dollar ».