Le pays entre dans sa troisième année de guerre civile avec son lot de morts, de destructions matérielles, de réfugiés et d’atrocités de tout genre. Pour le chef de l’Organisation des Nations Unies aux réfugiés, « continuer à détourner le regard du Soudan aura des conséquences catastrophiques ».
« Nous devons tout mettre en œuvre pour ramener la paix au Soudan. L’aide humanitaire et le soutien au développement doivent être renforcés », a écrit Filippo Grandi, le Haut-Commissaire de l’ONU aux réfugiés, dans une déclaration.
Tout a commencé le 15 avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux généraux, Abdel-Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdane Dogolo dit « Hemedti » à travers leurs combattants : les Forces armées soudanaises d’un côté et les Forces de soutien rapide (FSR). En deux ans, les conséquences humanitaires sont désastreuses : des dizaines de milliers de morts, plus de treize millions de déplacés internes et de réfugiés.
« Les Soudanais sont assiégés de toutes parts : guerre, exactions généralisées, indignité, faim et autres épreuves. Ils sont confrontés à l’indifférence du monde extérieur, qui, depuis deux ans, ne s’intéresse guère à la paix au Soudan ni à l’aide à ses voisins », dénonce le Haut-Commissaire.
La guerre au Soudan impacte également les pays voisins dont le Tchad et l’Egypte, contraints malgré eux à accueillir des milliers de Soudanais fuyant l’insécurité et surtout la faim. D’autres encore se dirigent vers l’Ouganda et traversent la Libye pour rejoindre l’Europe.
« La stabilité de toute la région est menacée. Il existe un besoin urgent de protection humanitaire, mais aussi d’aide au développement afin que les gouvernements d’accueil puissent offrir aux réfugiés et à leurs propres populations un avenir meilleur », souligne le Haut-Commissaire.
Selon la FAO près de la moitié de la population est confrontée à une insécurité alimentaire aigüe.