La production mondiale de vin a atteint en 2024 un plancher historique, selon les dernières estimations de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). Avec 225,8 millions d’hectolitres produits, le secteur enregistre une baisse de 4,8 % par rapport à l’année précédente, et signe son niveau le plus faible depuis plus de six décennies.
Des conditions climatiques extrêmes à l’origine du recul
Cette chute s’inscrit dans une tendance baissière amorcée en 2022 et résulte en grande partie de conditions météorologiques défavorables : gels précoces, pluies excessives ou sécheresses prolongées ont fortement compromis les récoltes sur tous les continents.
L’Europe, berceau de la viticulture mondiale, n’a pas été épargnée. La France a vu sa production tomber à 36,1 millions d’hectolitres, un seuil inédit depuis 1957. En revanche, l’Italie enregistre une hausse de 15 % (44,1 mhl), lui permettant de redevenir le premier producteur mondial. L’Espagne, troisième acteur européen, affiche aussi une progression avec 31 mhl, soit +9,3 % en un an.
Un recul marqué dans l’hémisphère Sud
Dans l’hémisphère Sud, la production poursuit également sa chute pour la deuxième année consécutive, atteignant 45,8 millions d’hectolitres. Si l’Argentine se distingue par un rebond de 23 %, l’Afrique du Sud accuse une baisse de 5,1 %, atteignant son plus bas niveau depuis 2005.
Une consommation mondiale en berne Au-delà de l’offre, la demande mondiale de vin a elle aussi reculé en 2024, tombant à 214,2 millions d’hectolitres, soit une baisse de 3,3 %. Cette contraction touche plusieurs marchés clés, impactés par la hausse des prix et la perte de pouvoir d’achat liée à l’inflation.
Face à ces évolutions, le secteur viticole mondial est confronté à un double défi : adapter sa production aux dérèglements climatiques et stimuler une consommation en berne, dans un contexte économique incertain.