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L’Algérie, la Tunisie et la Libye s’apprêtent à franchir un cap majeur dans leur coopération énergétique en lançant un projet d’interconnexion électrique inédit. Cette initiative stratégique vise à renforcer la sécurité énergétique régionale et à garantir une alimentation stable et durable pour des millions de citoyens.
Un corridor électrique au service du développement
« Nous travaillons sur le projet du corridor électrique qui reliera l’Algérie, la Tunisie et la Libye. Les discussions sont en cours et un mémorandum d’entente sera signé prochainement pour lancer les études nécessaires », a déclaré Habib Mohamed Lakhdar, directeur des études de Sonelgaz, le 16 mars à Alger.
Au-delà d’un simple accord technique, cette initiative s’inscrit dans une vision stratégique partagée. L’interconnexion vise à optimiser les échanges électriques entre les trois pays, tout en réduisant les risques de coupures et en assurant une distribution plus stable et moins coûteuse.
L’Algérie, moteur de la coopération énergétique
Avec une capacité de production électrique excédentaire – 24 000 MW en 2022, et des prévisions atteignant 30 000 MW d’ici 2032 – l’Algérie se positionne comme le pilier du projet. Déjà fournisseur de 500 MW à la Tunisie, le pays envisage de consolider son rôle de leader régional en matière d’énergie.
Pour la Tunisie et la Libye, souvent confrontées à des défis structurels dans le domaine énergétique, cette interconnexion représente une opportunité majeure pour stabiliser leur réseau électrique et attirer de nouveaux investissements industriels.
Un projet aux ambitions continentales et internationales
L’initiative maghrébine s’inscrit dans une dynamique plus large. L’Algérie envisage également de renforcer ses connexions internationales avec des projets ambitieux, notamment une interconnexion électrique stratégique avec l’Italie. Un mémorandum d’entente a été signé en juillet 2024 avec Sonatrach et le groupe italien ENI, en vue de lancer des études de faisabilité pour l’installation d’un câble sous-marin reliant le nord-est algérien au sud de l’Italie.
« Ce projet permettra à l’Algérie d’accéder au marché européen de l’électricité via l’Italie », a précisé Lakhdar.
Par ailleurs, l’Algérie confirme son engagement envers l’Afrique subsaharienne. Une centrale électrique, offerte au Niger, devrait être opérationnelle avant l’été 2025, apportant une réponse concrète aux besoins énergétiques urgents du pays.
Des défis à relever pour un projet d’envergure
Si le corridor électrique maghrébin suscite de grands espoirs, des questions cruciales restent en suspens, notamment sur le financement et la faisabilité technique. Les études à venir devront éclaircir ces aspects pour assurer la réussite du projet.
Ce projet marque un tournant décisif pour l’intégration énergétique au Maghreb, avec la promesse d’une coopération renforcée et d’un avenir énergétique plus sûr pour la région.
