Les députés du camp du président ont été accusés de vouloir modifier la loi d’amnistie votée par l’ex-président Macky Sall dans le but de protéger les militants du Pastef. Mais le Conseil constitutionnel a rejeté ce 24 avril cette loi interprétative.
La loi d’amnistie votée en mars 2024 annule les poursuites pour tous les crimes et délits commis entre février 2021 et février 2024 lors des manifestations de l’opposition. Cependant, elle ne couvre pas certains crimes listés par le Conseil constitutionnel, notamment les meurtres, assassinats, ou actes de tortures, conformément aux accords internationaux ratifiés par le Sénégal.
Selon le Conseil Constitutionnel, amnistier les crimes les plus graves s’ils ont « un lien avec l’exercice d’une liberté publique ou d’un droit démocratique » est contraire à la Constitution sénégalaise.
Alors que l’opposition se sent enfin rassurée par la décision du Conseil constitutionnel, les victimes et familles de victimes des violentes manifestations pourront enfin obtenir justice.
« Le Conseil constitutionnel a édifié le Sénégal sur cette forme de loi d’amnistie qui était très floue et incompréhensible aux yeux de tous les Sénégalais épris de justice. La décision du Conseil constitutionnel nous donne carte blanche, nous les victimes », a réagi Diop Taïf, à la tête du collectif des familles de victimes.
Entre février 2021 et février 2024, les manifestations de l’opposition ont fait au moins 65 morts et des centaines d’arrestations.