Selon les résultats d’une enquête de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) publiée en novembre 2024, près de 3 femmes sur 10 ont subi au moins une forme de violence (physique, psychologique, sexuelle ou économique) au cours des 12 derniers mois.
Ce taux de prévalence de 31,9% est bien alarmant si on considère qu’une loi adoptée en 2020 criminalise le viol et la pédophilie. Cependant, les cas de violences à caractère sexuel essentiellement ne cessent d’augmenter entretenant un sentiment d’impunité nourri du silence des victimes qui craignent la stigmatisation.
« L’impunité est alimentée par un silence complice des familles. Beaucoup de victimes ne portent pas plainte sous la pression sociale ou par peur du déshonneur familial », regrette Dr Ndèye Ndiaye Ndoye, docteure en sciences sociales et membre de la société civile, citée par le 360 Afrique.
Des procédures judiciaires trop longues et des preuves difficiles à établir finissent par conforter les victimes d’abandonner les poursuites.
La ministre de la Famille et des Solidarités Maimouna Dieye avait annoncé en novembre dernier l’inauguration « prochaine » d’un centre national de prise en charge holistique des victimes de violences, ainsi que l’ouverture de centres d’accueil à Fatick, Kaolack et Kaffrine, avec l’appui de l’Agence belge de développement.
« Ces centres auront pour vocation d’assurer aux victimes et survivantes de viols une prise en charge médicale, sociale et juridique », avait-elle promis.