Brûlée à au troisième degré, Nusrat Jahan Rafi est décédée mercredi à l’hôpital. La jeune écolière Bangladaise de 19 ans a été aspergée d’essence sur ordre de son directeur d’école, qu’elle a accusé d’agression sexuelle. Un meurtre qui a suscité une vague d’indignation dans tout le pays.
Le 6 avril, rapporte Franceinfo, la jeune femme a été emmenée sur le toit de l’école islamique où elle étudiait.
Ses agresseurs, dont des camarades de classe, lui ont demandé de retirer sa plainte, ce qu’elle a refusé de faire. Ils l’ont alors attachée avec une écharpe avant de l’asperger de kérosène et de mettre le feu à ses vêtements.
Selon la police, l’une des 17 personnes arrêtées en lien avec ce meurtre a accusé le directeur de l’école d’être le commanditaire.
« Il leur avait dit de faire pression sur Nusrat Jahan Rafi pour qu’elle retire sa plainte ou de la tuer en cas de refus de sa part », a déclaré à l’AFP l’officier de police responsable de l’enquête.
Mais elle a entre-temps enregistré une vidéo dans laquelle elle maintient ses accusations contre son directeur.« Il m’a touchée, dit-elle, identifiant aussi certains de ses agresseurs. Je me battrai contre ce crime jusqu’à mon dernier souffle. »
Ce meurtre a suscité une vague d’émotion dans tout le pays. La Première ministre, Sheikh Hasina, a promis qu’aucun « coupable n’échapperait à l’action légale ». Mais les associations dénoncent le peu d’empressement des autorités à enquêter sur les affaires de viols et d’agressions sexuelles.
« Le meurtre horrible d’une femme courageuse qui demandait justice montre à quel point le gouvernement du Bangladesh manque à ses engagements vis-à-vis des victimes », estime dans un communiqué la directrice pour l’Asie du Sud de Human Rights Watch.