Apollinaire O. Adjallah, président du mouvement panafricaniste Rassemblement des Démocrates à l’Écoute du Peuple (RaDEP), a comparu jeudi 18 juillet 2024 devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) au Bénin. Adjallah a été incarcéré pour avoir donné un ultimatum de 15 jours aux soldats français présents au Bénin pour quitter le pays. À la barre, il a évoqué le chômage pour justifier son acte et a plaidé la clémence de la cour.
Interpellé par le Centre National d’Investigations Numériques (CNIN) pour ses écrits sur les réseaux sociaux, Adjallah a été placé en détention provisoire le 13 juin 2024. La CRIET l’accuse d’incitation à la rébellion via les réseaux de communication électronique.
Lors de l’ouverture de son procès, le juge a lu les messages incriminés. « Béninoises et Béninois, dans l’intérêt supérieur de la Nation béninoise et pour la sécurité de la sous-région Ouest africaine, le RaDEP donne un ultimatum de 15 jours aux forces armées françaises pour quitter le territoire du Bénin. Passé ce délai, tout soldat français sera considéré comme terroriste et subira les sanctions réservées aux terroristes », a écrit Adjallah. Il aurait également incité les militaires béninois à arrêter tout soldat français après l’expiration de l’ultimatum.
Face à ces accusations, Adjallah a reconnu les faits et a expliqué que son acte était motivé par le chômage. « Je reconnais être l’auteur de ces propos. Mes propos n’avaient pas l’intention d’appeler à la rébellion. Je ne me vois pas, chômeur depuis six ans, appeler à la rébellion. Je suis dans le regret total », a-t-il déclaré.
Adjallah a précisé qu’il aimait la politique et qu’il s’amusait à s’exercer aux discours politiques. Il a également mentionné être titulaire d’un BTS en banque et finance, soulignant que le chômage l’avait poussé à écrire ce texte. Son avocat, Me Barnabé Gbago, a soutenu que le chômage avait conduit son client à commettre ces actes délictueux.
Après une courte délibération, le président de la cour a renvoyé le dossier au jeudi 14 novembre 2024 pour continuation, maintenant Adjallah en détention jusqu’à la prochaine audience.