Au Bénin, une déclaration du vétéran de la scène politique béninoise, Adrien Houngbédji, 83 ans, ex-président de l’Assemblée nationale fait des remous au sein de la majorité et réjouit l’opposition.
Lors d’une cérémonie des vœux devant ses militants le 2 février dernier, cet allié et soutien de la majorité au pouvoir demande au chef de l’Etat une décrispation de la situation politique et formule les mêmes exigences que l’opposition.
Voilà un extrait de sa déclaration : « Ma conviction forte est qu’il faut sortir les prisonniers, ceux qui sont en exil, il faut qu’ils reviennent. J’en appelle à ce que nous nous retrouvions sous l’arbre à palabre. C’est comme ça que nous avons réussi la conférence. »
L’opposition applaudit, elle retrouve dans cette déclaration la quasi-totalité de ses revendications politiques.
Vendredi, un des vices président du parti d’opposition Les Démocrates a rencontré longuement Adrien Houngbedji à Porto-Novo.
Il Le visiteur est heureux, la déclaration fait écho au combat de son parti. Basile Ahossi : « Pour la république, il n’y a pas de mouvance, il n’y a pas d’opposition. Le président Soglo dit la même chose. Le président Yayi, l’ancien président de la Cour constitutionnelle, le professeur Théodore Holo disent que la situation n’est pas bonne. Il faut qu’on desserre, il faut qu’on décrispe. Nous allons continuer à réclamer. Le Président Talon finira par écouter. »
Un ministre conseiller a accablé Adrien Houngbédji de critiques sévères et d’injures. Le porte-parole du gouvernement, plus mesuré, estime que c’est la preuve de la vitalité de la démocratie.