Depuis l’attaque de Mansila le 11 juin, la situation au Burkina-Faso est trouble. Plus de cent soldats burkinabè ont été tués et certains capturés par les jihadistes du JNIM. Les autorités de transition burkinabè n’ont pas encore commenté ce massacre, provoquant une grogne au sein de l’armée. Mercredi dernier, un obus a été tiré sur le siège de la télévision nationale, dont l’origine est inconnue. Le président de transition, Ibrahim Traoré, est apparu brièvement pour la Tabaski sans s’exprimer.
Des soldats maliens et des mercenaires russes de Wagner ont été transportés à Ouagadougou depuis le Mali. Un avion Iliouchine affrété par la compagnie russe Abakan Air a effectué plusieurs trajets entre Gao et Ouagadougou, ainsi qu’entre Bamako et Ouagadougou. Selon des sources sécuritaires, 80 à 120 hommes, composés de militaires maliens et de mercenaires russes, sont arrivés à Ouagadougou pour soutenir le président Traoré dont le pouvoir est jugé « vacillant ».
L’objectif de leur présence est flou : protéger Traoré contre une mutinerie ou un coup d’État, ou prévenir tout débordement en attendant une « rectification de la transition » burkinabè. Certaines sources suggèrent qu’ils pourraient se rendre à Dori, près de Mansila, bien que cela ait été démenti. À Dori, la situation était calme mercredi après-midi.
De nombreuses questions restent en suspens concernant l’évolution des événements, tant au niveau national qu’au niveau régional de l’AES, avec l’implication des mercenaires russes de Wagner.
Le prochain Conseil des ministres que Traoré doit présider est prévu pour le mercredi 19 juin.