Une nouvelle vague d’arrestations secoue les rangs de l’armée burkinabè, ravivant les spéculations autour d’une possible tentative de coup d’État. Bien qu’aucune déclaration officielle n’ait encore été faite, plusieurs sources proches du pouvoir, citées notamment par RFI, évoquent une tentative de déstabilisation qui aurait été neutralisée à temps. Le capitaine Ibrahim Traoré, à la tête de la transition depuis septembre 2022, aurait-il une fois de plus échappé à une tentative de renversement ?
Arrestations ciblées et réaménagement dans la hiérarchie militaire
D’après les informations recueillies, plusieurs officiers de haut rang ont été arrêtés et relevés de leurs fonctions. Parmi les noms cités figure celui du magistrat-commandant Frédéric Ouédraogo, ancien chef du bataillon de la Justice militaire. Il pilotait notamment l’enquête sur la mort controversée du commandant Ismaël Touhogobou, impliqué dans une précédente tentative de coup d’État.
Autre arrestation notable : celle du capitaine Elysée Tassembedo, en charge du Groupement des forces de sécurisation du secteur nord, basé à Ouahigouya. Il aurait été interpellé dans le cadre de la même opération de purge interne.
Remaniement stratégique dans un climat de défiance
Ces interpellations s’accompagnent de limogeages en cascade dans la haute hiérarchie militaire, traduisant un remaniement profond au sein des forces de défense. Cette réorganisation pourrait révéler un climat croissant de suspicion au sommet de l’État, alors que le pays reste confronté à une insécurité chronique liée aux attaques terroristes.
Si le mutisme des autorités entretient les interrogations, il renforce aussi l’idée que les luttes internes et la peur de la trahison continuent de miner la stabilité de la transition politique en cours. Dans ce contexte incertain, la vigilance du pouvoir semble plus que jamais tournée vers l’intérieur, au détriment parfois des enjeux sécuritaires extérieurs.