Le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso a convoqué le journal L’Observateur Paalga suite à la publication d’un article jugé polémique sur l’armée malienne. Intitulé « Armée malienne : des généraux comme s’il en pleuvait », cet article est accusé de contrevenir à la loi ainsi qu’aux principes éthiques et déontologiques du journalisme, selon un communiqué officiel du CSC.
Le Directeur de publication du journal, accompagné de l’auteur de l’article, est attendu le jeudi 28 novembre 2024 pour une audition au siège du CSC. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des missions de l’institution, qui veille au respect des normes légales et éthiques au sein de la presse burkinabè.
Dans l’article en question, le journaliste critique la multiplication des promotions au sein de l’armée malienne, notamment celle du président de la transition, Assimi Goïta, élevé au rang de Général d’armée. Il remet en question la pertinence de ces promotions, qu’il juge prématurées, tout en soulignant un bilan mitigé des autorités maliennes dans la lutte contre le terrorisme.
Contexte régional tendu
Cette affaire intervient dans un climat marqué par des tensions accrues autour de la liberté de la presse en Afrique de l’Ouest. Récemment, le CSC burkinabè a également été impliqué dans l’arrestation d’un chroniqueur malien après une émission diffusée sur la chaîne Joliba TV News, où il avait tenu des propos jugés insultants envers le peuple burkinabè à la suite d’une tentative de coup d’État déjouée à Ouagadougou.
En réaction, la Haute Autorité de la Communication (HAC) du Mali a retiré la licence de Joliba TV News, entraînant la fermeture temporaire de la chaîne. Cette mesure a suscité une vive controverse, les organisations de défense des droits des journalistes dénonçant une atteinte à la liberté d’expression.
Vers une résolution apaisée ?
Des négociations sont en cours pour résoudre ces différends. Les organisations de presse et les responsables de Joliba TV News cherchent à convaincre la HAC de reconsidérer sa décision, alertant sur les conséquences potentielles pour la liberté de la presse dans la région.
Ces événements illustrent les défis auxquels sont confrontés les médias ouest-africains, souvent pris entre exigences éthiques, pressions politiques et restrictions dans un environnement peu favorable à la critique.