Sur environ 14.000 employés étrangers enregistrés au Cameroun, seuls 4000 disposent d’un visa de travail délivré par l’administration. Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Issa Tchiroma Bakary, entend contraindre les entreprises à régulariser la situation des 10.000 autres employés, qui exercent aussi bien dans des entreprises publiques et parapubliques que privées.
Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle dénonce le jeu trouble des employeurs et entend contraindre ceux-ci à régulariser la situation des employés étrangers. Issa Tchiroma Bakary menace d’appliquer sans réserve des dispositions réglementaires notamment, l’article 22 alinéas 1, 2 et 3 de la loi de finances de 2023, qui prévoit un prélèvement au titre des frais de visa de travail à apposer sur les contrats de travail des travailleurs de nationalité étrangère.
Le ministre camerounais est également en croisade contre les entreprises qui ne respectent pas les quotas d’emplois de la main d’œuvre étrangère. Les entreprises chinoises et indiennes sont particulièrement visées par cette campagne, surtout celles actives sur les grands projets infrastructurels du gouvernement.
Mais les autorités reconnaissent qu’il y a un énorme déficit de compétences locales par rapport aux normes internationales requises. Cette réalité rend impossible la mise en œuvre de la fameuse stratégie publique de « camerounisation » des emplois.
« Malgré la volonté et la détermination du gouvernement de réserver les visas des personnels de nationalité étrangère en priorité aux personnels de la 10e catégorie et plus, qui ont des capacités pour assurer un transfert de technologies et des compétences en faveur des nationaux, et d’accorder exceptionnellement les visas aux techniciens, manœuvres, ouvriers de manière contrôlée, pour des durées déterminées avec des mécanismes de remplacement des étrangers par les nationaux, le Minefop s’est heurté au problème de déficit de compétences nationales dans les domaines d’activité porteurs d’emplois », a expliqué le ministre.
Essama Aloubou