Lors d’un point de presse tenu le 31 décembre 2024 à Bangui, le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), dirigé par Martin Ziguélé, a livré une évaluation sévère de l’année écoulée.
Selon les propos relayés par la cellule de communication du parti, 2024 a été marquée par « une répression accrue contre les partis d’opposition, la société civile et les médias libres » en Centrafrique.
Des accusations contre le pouvoir en place
Martin Ziguélé a pointé du doigt le président Faustin-Archange Touadéra, l’accusant d’avoir orchestré « des actions visant à affaiblir le MLPC ». Il a dénoncé la création de factions illégitimes et le soutien apporté à des membres sanctionnés par le parti, qualifiant ces manœuvres de tentatives délibérées « d’étouffer toute opposition » dans le pays.
Pour la première fois depuis 1993, a souligné l’opposant, l’Assemblée nationale ne compte aucun groupe parlementaire d’opposition. Une situation qu’il attribue à « l’achat de députés » par le parti au pouvoir, compromettant ainsi « le débat démocratique et l’équilibre des pouvoirs » en Centrafrique.
Une situation économique et sociale préoccupante
Le MLPC a également dénoncé « une crise économique et sociale alarmante ». En réponse au discours de fin d’année du président Touadéra, Martin Ziguélé l’a qualifié de « trompeur et déconnecté de la réalité vécue par les Centrafricains ». Selon lui, le pouvoir d’achat des citoyens est en chute libre et l’inflation galopante, conséquence de « décisions politiques incompréhensibles et opaques ».
Des perspectives sombres pour 2025
Pour Martin Ziguélé, le bilan de 2024 est déjà « accablant », et les perspectives pour 2025 ne s’annoncent guère meilleures. Il estime que « les mêmes causes produiront inévitablement les mêmes effets » si un changement de cap n’est pas opéré rapidement. Il a mis en garde contre un risque d’aggravation de la crise en l’absence de réformes profondes.
Un appel à un changement radical
En conclusion, Martin Ziguélé a souligné l’urgence d’un « changement radical » pour sortir le pays de la misère et de l’autoritarisme. Le leader du MLPC a réaffirmé l’engagement de son parti à défendre « la République, les libertés individuelles et collectives, et le bien-être du peuple centrafricain ».