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Alors que le conclave des cardinaux devrait se réunir entre le 5 et 10 mai, pour élire le successeur du pape François, certains cardinaux africains passent pour être des potentiels remplaçants du souverain pontife décédé le 21 avril dernier. Retour sur le parcours des évêques africains en ligne de mire.
Durant son pontificat, le pape François a créé pas moins de 17 cardinaux sur le continent africain. Si ceux qui sont âgés de moins de 80 ans sont des électeurs en cas de conclave, d’autres figurent aussi parmi les favoris à la succession du pape argentin.
Parmi eux, le cardinal Fridolin Ambongo, l’archevêque de Kinshasa. Chef de file de l’épiscopat africain qui pousse son influence jusqu’au Vatican, le prélat de 65 ans est le cardinal africain le plus puissant. Créé cardinal en 2019, il intègre un an plus tard le C9, le Conseil des cardinaux, une sorte de gouvernement du Vatican qui entourent le pape François. En 2023, il est élu président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar, une structure de l’Église catholique qui regroupe l’ensemble des conférences épiscopales, régionales et nationales, catholiques d’Afrique et de Madagascar.
Archevêque de Kinshasa depuis sept ans, le cardinal Ambongo est un conservateur culturel qui s’oppose à la bénédiction du mariage homosexuel, déclarant que « les unions de personnes du même sexe sont considérées comme contradictoires avec les normes culturelles et intrinsèquement mauvaises ». Le cardinal Ambongo est considéré par plusieurs africains comme un fervent défenseur de l’Église. Son âge relativement bas et son opposition à l’homosexualité sont un atout pour l’évêque congolais au moment où des millions de fidèles chrétiens pensent que l’Église doit retourner à l’orthodoxie.
Monseigneur Ambongo est aussi favorable à la pluralité religieuse. En 2020, il déclarait : « Laissons les protestants être des protestants et les musulmans être des musulmans. Nous allons travailler avec eux. Mais chacun doit garder sa propre identité ».
Peter Turkson
Âgé de 76 ans, le cardinal Peter Turkson est aussi un potentiel successeur du pape François. Il a été le premier Ghanéen à être nommé cardinal, en 2003, sous le pape Jean-Paul II. Comme le cardinal Tagle, le cardinal Turkson était considéré comme un pape potentiel dix ans plus tard, lorsque François a été choisi. En fait, les bookmakers le considéraient comme le favori avant le vote.
Guitariste ayant joué dans un groupe de funk, le cardinal Turkson est connu pour sa présence énergique. Comme de nombreux cardinaux originaires d’Afrique, il est de tendance conservatrice. Il s’est toutefois opposé à la criminalisation des relations homosexuelles dans les pays africains, notamment au Ghana, son pays d’origine.
Dans une interview accordée à la BBC en 2023, alors que le parlement ghanéen discutait d’un projet de loi imposant des peines sévères aux personnes LGBTQ+, M. Turkson a déclaré qu’il estimait que l’homosexualité ne devait pas être considérée comme un délit.
Il a été le premier Ghanéen à être nommé cardinal, en 2003, sous le pape Jean-Paul II. Comme le cardinal Tagle, le cardinal Turkson était considéré comme un pape potentiel dix ans plus tard, lorsque François a été choisi. En fait, les bookmakers le considéraient comme le favori avant le vote.
Comme de nombreux cardinaux originaires d’Afrique, il est de tendance conservatrice. Il s’est toutefois opposé à la criminalisation des relations homosexuelles dans les pays africains, notamment au Ghana, son pays d’origine.
Interrogé sur le fait de savoir si l’Afrique avait de bonnes chances de fournir le prochain pape en raison de la croissance de l’Église sur le continent, il a répondu qu’il pensait que le pape ne devrait pas être choisi sur la base de statistiques, car « ce type de considérations tend à brouiller les pistes ».
Robert Sarah
A 79 ans, le cardinal Robert Sarah reste le cardinal africain le plus populaire. Fils spirituel du pape Benoit XVI, le nom du cardinal Sarah circule dans les couloirs feutrés du Vatican, depuis la mort du pape François. Nommé en 1979 archevêque de Conakry par Jean-Paul II, qui l’a appelé à travailler au sein de la Curie romaine en 2001, ce proche de Benoît XVI est devenu ces dernières années un auteur de livres à succès (Dieu ou rien, en 2015, La Force du silence, en 2016, et Le soir approche et déjà le jour baisse, en 2019). Le cardinal Sarah n’est pas seulement un homme d’Afrique ; il est aussi, et surtout, l’héritier spirituel de Benoît XVI, dont il partage la rigueur doctrinale et la profonde intériorité mystique.
Robert Sarah incarne l’histoire d’un enfant de l’Afrique profonde devenu l’un des penseurs les plus respectés du catholicisme mondial. Il s’est imposé comme l’un des défenseurs d’une Église traditionaliste, favorable à la liturgie en latin, opposé à l’ordination des femmes ou encore par ses positions sur la famille. À presque 80 ans, il est soutenu par une frange ultra-conservatrice.
D’autres cardinaux africains sont éligibles notamment
BESSI DOGBO Ignace (Côte d’Ivoire)
BRISLIN Stephen (Afrique du Sud)
FURTADO Arlindo Gomes (Cap-Vert)
KAMBANDA Antoine (Rwanda)
KUTWA Jean-Pierre (Côte d’Ivoire)
LOPEZ ROMERO Cristobal (Maroc)
MULLA Stephen Ameyu Martin (Soudan du Sud)
NJUE John (Kenya)
NZAPALAINGA Dieudonné (RCA)
OKPALEKE Peter Ebere (Nigeria)
OUEDRAOGO Philippe Nakellentuba (Burkina Faso)
RUGAMBWA Protase (Tanzanie)
SOURAPHIEL Berhaneyesus Demerew (Éthiopie)
TSARAHAZANA Désiré (Madagascar)
VESCO Jean-Paul (Algérie)
Essama Aloubou
