Ce fut une rencontre historique riche en émotions ce mardi 27 juillet en fin d’après-midi entre l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et l’actuel chef d’Etat Alassane Ouattara. Ce dernier est venu accueillir Laurent Gbagbo sur le perron du palais présidentiel à Abidjan.
Considérée comme une étape essentielle dans le processus de réconciliation nationale, cette rencontre intervient dix ans après la terrible crise post-électorale qui a causé plus de 3 000 morts selon les Nations unies, et dont est tenu responsable l’ancien président Laurent Gbagbo. Il fut ensuite arrêté en avril 2011, transféré à la Cour pénal internationale qui l’acquittera.
« Et je suis très heureux de cette discussion que nous avons eue. Je suis très heureux, parce qu’elle était très détendue et je suis fier de ça… J’ai souhaité que, de temps en temps, on puisse avoir ce genre d’entretiens qui détendent l’atmosphère dans le pays. En ce qui me concerne, avec le président, j’ai insisté sur les prisonniers arrêtés au moment de la crise de 2010-2011 et qui sont encore en prison. Alors, j’ai dit au président – et vous serez d’accord avec moi – que j’étais leur chef de file et moi je suis dehors aujourd’hui. Eux, ils sont en prison. Et j’aimerais que le président fasse tout ce qu’il peut pour les libérer. J’ai insisté sur cela. A part ça, on a parlé de la Côte d’Ivoire qui doit aller de l’avant ! », a déclaré Laurent Gbagbo, cité par rfi, au sortir de cette entrevue d’une heure.
« Le calendrier et les opportunités nous ont amenés à avoir cette rencontre aujourd’hui. Je voudrais dire que j’en suis ravi et je crois que c’est surtout le peuple de Côte d’Ivoire qui attendait cela avec beaucoup d’impatience. Maintenant, c’est chose faite et je voudrais que nous puissions nous féliciter d’avoir eu cette rencontre qui a été cordiale et fraternelle, parce que Laurent est mon jeune frère et mon ami. Bien sûr, il y a eu cette crise qui a créé des divergences, mais cela est derrière nous. Ce qui importe, c’est la Côte d’Ivoire, c’est la paix pour notre pays. Et c’est comme dit Laurent, c’est pour nous d’avancer, d’aller de l’avant pour, bien sûr, nous-mêmes et pour les prochaines générations », a pour sa part, laissé entendre Alassane Ouattara cité par rfi.