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Condamnation de Marine Le Pen : le RN contre-attaque

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Au lendemain du verdict qui prive, à ce stade, Marine Le Pen de la possibilité de se présenter à la présidentielle de 2027, le Rassemblement National (RN) a riposté avec virulence ce mardi 1ᵉʳ avril 2025. Accusant la justice d’être instrumentalisée pour l’« éliminer », le parti a dénoncé une « tyrannie des juges », provoquant une réaction inhabituelle de l’un des plus hauts magistrats de France.

Une condamnation jugée « politique » par le RN

« Tout est fait pour nous empêcher d’accéder au pouvoir », a affirmé Jordan Bardella sur Europe 1/CNews, comparant la situation en France à celle de la Roumanie, où l’élection présidentielle de 2024 avait été annulée, privant un candidat d’extrême droite prorusse d’une victoire potentielle.

Marine Le Pen a, de son côté, dénoncé une « violation totale de l’État de droit » et une « décision politique » après avoir été condamnée à cinq ans d’inéligibilité dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Elle a également écopé de quatre ans de prison, dont deux sous bracelet électronique, ainsi qu’une amende de 100 000 euros.

Jordan Bardella a fustigé une justice « rouge », pointant du doigt un traitement inégal des affaires politiques, en référence aux cas Fillon et Sarkozy.

La justice se défend face aux attaques

Face à ces accusations, Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, a jugé ces critiques « totalement excessives » et insisté sur le fait que « la justice n’est pas politique ». Il a rappelé que la décision avait été rendue après « un procès équitable » et « un débat contradictoire de deux mois, à l’issue d’une instruction de plusieurs années ».

Mobilisation du RN et scénario incertain en appel

Le RN refuse de se résigner et prévoit des mobilisations ce week-end, assurant qu’elles seront « pacifiques ». Sébastien Chenu a réaffirmé sur France 2 que le parti ne comptait pas envisager d’autre scénario qu’un allègement de la peine en appel, permettant à Marine Le Pen de se présenter en 2027.

Jordan Bardella, souvent pressenti comme un éventuel remplaçant, a réaffirmé sa fidélité à Le Pen : « Nous allons continuer ensemble, en binôme, main dans la main ».

La tenue du procès en appel est encore incertaine, mais pourrait avoir lieu d’ici un an, laissant une possibilité pour que Marine Le Pen retrouve son éligibilité avant la présidentielle. Cependant, rien ne garantit que la cour d’appel infirmera la condamnation.

Un verdict qui divise la classe politique et suscite des réactions internationales

Le tribunal de Paris a justifié sa décision en invoquant non seulement le « trouble majeur à l’ordre public » que représenterait la candidature d’une personne déjà condamnée, mais aussi l’existence d’un « système » mis en place entre 2004 et 2016 pour financer illégalement le RN avec des fonds du Parlement européen.

Vingt-trois autres personnes ainsi que le FN, devenu RN, ont également été condamnés.

À l’international, Marine Le Pen a reçu le soutien de figures comme Viktor Orban, Jair Bolsonaro, Giorgia Meloni, Elon Musk et Donald Trump, qui a établi un parallèle avec ses propres ennuis judiciaires.

En France, la décision a provoqué des réactions contrastées. François Bayrou a exprimé son « trouble », tandis que Jean-Luc Mélenchon a estimé que « la destitution d’un élu devrait revenir au peuple ». Laurent Wauquiez a jugé la situation « malsaine pour la démocratie », tandis qu’Olivier Faure (PS) a dénoncé « une partie de la droite et de la gauche » qui « conteste la justice ».

Malgré la condamnation de Marine Le Pen, Olivier Faure a souligné que « le RN n’est pas empêché », rappelant que le parti aura bien un candidat en 2027, probablement avec un score similaire à celui de Le Pen.




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