Le 20 février marquera un tournant dans les relations militaires entre la France et la Côte d’Ivoire, avec la rétrocession officielle de la base militaire de Port-Bouet aux autorités ivoiriennes.
Cette décision s’inscrit dans une dynamique de réorganisation stratégique des forces françaises en Afrique. La cérémonie de passation se tiendra en présence des ministres de la Défense des deux pays, Sébastien Lecornu et Téné Birahima Ouattara.
Un repositionnement de la présence militaire française en Afrique
Cette rétrocession intervient alors que la France reconfigure sa présence militaire sur le continent. Après avoir été contrainte de quitter le Mali, le Burkina Faso et le Niger, l’armée française adopte une approche plus discrète et mieux adaptée aux attentes de ses partenaires.
Malgré ce retrait partiel, la Côte d’Ivoire demeure un allié stratégique de la France en Afrique de l’Ouest. Jusqu’à présent, environ 1 000 soldats étaient stationnés au 43e BIMA (Bataillon d’Infanterie de Marine), jouant un rôle clé dans la lutte contre les groupes jihadistes actifs dans la région sahélienne et le nord des pays du Golfe de Guinée.
Une transition progressive et apaisée
Contrairement à d’autres pays où le départ des troupes françaises s’est fait dans un climat de tension, cette rétrocession s’effectue dans un esprit de coopération. Depuis janvier, des parachutistes ivoiriens ont progressivement investi la base et collaborent avec les militaires français pour assurer une transition en douceur.
Un contingent de 80 soldats français restera néanmoins sur place, dans un camp désormais rebaptisé Thomas d’Aquin Ouattara, en hommage au premier chef d’état-major de l’armée ivoirienne.
Cette étape symbolise la volonté des deux nations de préserver un partenariat militaire solide, tout en adaptant leur collaboration aux nouveaux enjeux de sécurité régionale.