Le gouvernement ivoirien a décidé de bannir la circulation des deux-roues sur le boulevard Félix Houphouët-Boigny, une des artères les plus fréquentées d’Abidjan.
Cette décision, motivée par une recrudescence inquiétante des accidents impliquant motos et tricycles, suscite des débats intenses, notamment parmi les livreurs et les messagers qui dépendent de ces véhicules pour leur activité.
Les statistiques sont préoccupantes : selon Oumar Sako, Directeur général du Transport terrestre et de la circulation (DGTTC), près de 50 % des accidents enregistrés à Abidjan entre 2023 et 2024 impliquaient des deux ou trois-roues. « Le boulevard Félix Houphouët-Boigny est devenu une zone accidentogène. Rien que dans la nuit du 31 décembre 2024 au 1er janvier 2025, dix accidents impliquant ces véhicules y ont été recensés », a-t-il précisé.
Pour endiguer ce fléau, le gouvernement a durci le cadre réglementaire. Les employeurs de livreurs et de coursiers seront désormais tenus responsables en cas de non-conformité aux règles, notamment en matière de permis de conduire, du port du casque, et du respect du code de la route. « Il est inadmissible de laisser circuler des personnes non formées ou mal équipées », a martelé Oumar Sako.
Cependant, cette mesure ne fait pas l’unanimité. Les acteurs du secteur de la livraison, réunis le 14 janvier 2025, ont dénoncé l’absence d’infrastructures adaptées, notamment de pistes cyclables. « Nous demandons des conditions de travail qui garantissent notre sécurité », a déclaré un représentant des livreurs.
Malgré ces revendications, le gouvernement reste ferme : l’interdiction entrera en vigueur avant la fin du premier trimestre 2025. Cette décision soulève néanmoins des questions pressantes : quelles alternatives seront mises en place pour les livreurs ? Comment assurer un équilibre entre sécurité routière et activité économique ?
Pour l’heure, une chose est certaine : la circulation des deux-roues sur le boulevard Félix Houphouët-Boigny appartient désormais au passé.