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Crise Mali–Algérie : Bamako renforce sa présence militaire à la frontière

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Dans un climat de vives tensions diplomatiques avec Alger, les autorités maliennes ont décidé de déployer massivement des forces armées le long de leur frontière commune avec l’Algérie.

Cette mesure, annoncée à l’issue d’une réunion d’urgence du gouvernement de transition dirigé par le général Assimi Goïta, marque un nouveau tournant dans la détérioration des relations entre les deux pays. Elle intervient après que le Mali a accusé l’Algérie d’avoir abattu l’un de ses drones sur son territoire, vers la fin mars.

Un contentieux frontalier aux relents géopolitiques

Ce renforcement militaire s’inscrit dans une dynamique de crispation croissante. La destruction présumée du drone malien près de la localité de Tinzaouatine, dans le sud du pays, a été qualifiée par Bamako d’« acte hostile prémédité ». L’armée algérienne, de son côté, affirme avoir intercepté l’appareil après qu’il aurait violé son espace aérien de deux kilomètres. Mais une contre-expertise menée par l’armée malienne soutient que les débris de l’engin ont été retrouvés à près de 10 kilomètres au sud de la frontière algérienne, contestant fermement la version d’Alger.

Solidarité régionale et réactions en chaîne

La crise a rapidement pris une dimension régionale. En solidarité avec le Mali, ses alliés du Burkina Faso et du Niger — au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) — ont également rappelé leurs ambassadeurs en poste à Alger. Cette réaction collective a été qualifiée de « consternante » par les autorités algériennes, qui voient dans cette dynamique un durcissement concerté du bloc sahélien.

Dans un communiqué conjoint, les membres de l’AES ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une « provocation grave » d’Alger, remettant en cause les liens historiques entre les peuples de la région. En réponse, Bamako a officialisé son retrait immédiat du Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC), organe de coopération sécuritaire regroupant l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Mali.

Fermeture réciproque de l’espace aérien

La tension a atteint un nouveau palier avec l’annonce, le 7 avril, par Alger de la fermeture de son espace aérien aux vols à destination ou en provenance du Mali. Cette mesure, justifiée par « les violations répétées » de sa souveraineté aérienne, a immédiatement suscité une riposte de Bamako, qui a à son tour fermé son espace à l’Algérie « jusqu’à nouvel ordre ».

Ce durcissement mutuel illustre la profondeur de la fracture entre les deux États et laisse présager une période prolongée d’instabilité dans les relations bilatérales, dans une région déjà marquée par de nombreux défis sécuritaires.




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