Africa Top Success Ils font l'Afrique
Amadou Bagayoko, guitariste virtuose et voix emblématique du duo Amadou et Mariam, s’est éteint à Bamako le vendredi 4 avril 2025. Figure incontournable de la scène musicale africaine, il laisse derrière lui un héritage exceptionnel, célébré bien au-delà des frontières du Mali.
Une disparition qui émeut le monde artistique La nouvelle de son décès a provoqué une vive émotion dans le monde culturel. Sur les réseaux sociaux, de nombreux artistes lui ont rendu hommage. Fally Ipupa a sobrement écrit : « Repose en paix Maestro ». Youssou N’Dour a salué « un grand frère et un talent rare », tandis que Sidiki Diabaté a évoqué « une perte irremplaçable pour la musique malienne et pour l’Afrique ».
À Bamako, Mory Touré, figure du monde culturel, a salué « l’élégance discrète » d’Amadou, qu’il décrit comme une « anti-star », avant d’ajouter avec émotion : « Sa disparition est une symphonie inachevée. Il est parti trop tôt. »
Un parcours riche, entre tradition et modernité Avant de connaître la gloire avec Mariam Doumbia, son épouse et partenaire musicale, Amadou Bagayoko s’est illustré au sein des Ambassadeurs du Motel, aux côtés de Cheick Tidiane Seck, qui se souvient d’un artiste « curieux de tout, ouvert à toutes les influences, de Led Zeppelin à la kora traditionnelle ».
Cette curiosité musicale a donné naissance à un style unique, fusion de traditions maliennes, de blues, de rock et de musique du monde. Une identité sonore qui atteindra un sommet avec l’album “Dimanche à Bamako”, produit par Manu Chao. Ce dernier a réagi avec émotion : « Amadou ! On sera toujours ensemble… », soulignant le lien personnel et artistique qui les unissait.
Un héritage au-delà des notes Au-delà de ses performances et de ses compositions, Amadou Bagayoko était une figure respectée pour son humilité, son engagement et son humanité. Véritable modèle pour les jeunes artistes africains, il incarnait la réussite sans renier ses origines, prônant une musique porteuse de messages et de ponts entre les cultures.
Sa disparition marque un tournant pour le paysage musical africain. Mais son œuvre, elle, continue de résonner, rappelant à chacun l’universalité de la musique et la force d’un parcours fidèle à ses racines.
