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Dette écologique : l’Homme vit à crédit à partir de ce 29 juillet

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De ce vendredi 29 juillet au 31 décembre 2022, toutes les ressources que l’Homme consommera ne pourront plus être regénérées par la planète. L’humanité a déjà utilisé la totalité des ressources que la planète peut reconstituer en un an ce jeudi 28 juillet 2022 : c’était hier le « jour du dépassement » ou du « déficit écologique ». Le « jour du dépassement » est une parfaite illustration de cette « dette écologique » que l’Homme a envers les ressources naturelles qu’offrent la planète.

Selon Laetitia Mailhes, porte-parole de Global Footprint Network – l’ONG qui a inventé et continue de faire la promotion du « jour du dépassement » -, « (…) durant les 156 jours qu’il reste d’ici le 31 décembre notre consommation de ressources renouvelables va consister à grignoter le capital naturel de la planète. Cette date est aussi une autre manière de dire que nous consommons 75% davantage que ce que la planète peut produire de manière durable. Formulée différemment, nous consommons autant que si nous avions 1 planète 75 à notre disposition ».

« Nous savons que nous émettons plus de CO2 que ce que les océans et les forêts sont capables d’absorber provoquant ainsi le réchauffement du climat. Nous détruisons les ressources halieutiques en prélevant davantage de poissons que ce que les écosystèmes marins sont capables de régénérer. Nous déforestons aussi plus vite que nous plantons d’arbres. Nous érodons davantage de sols arables que nous n’en développons », explique Laetitia Mailhes. 

Le jour du dépassement : comment se calcule-t-il ?

On obtient la date du « jour du dépassement » en faisant un ratio entre deux données : « la biocapacité » d’une part et d’autre part. La première signifie la capacité des espaces biologiquement productifs existants à produire les ressources que nous utilisons (espaces naturelles, denrées alimentaires, énergie etc). Quant à « l’empreinte écologique », elle désigne la surface effectivement utilisée chaque année pour assouvir les besoins humains.

Les chiffres de l’ONG Global Footprint Network en France démontrent que c’est au début des années 1970 que l’humanité a basculé dans la « dette écologique ». Et, depuis lors l’humanité épuise de plus en plus tôt les ressources biologiques de la terre. D’ailleurs, en 2022 la date du dépassement est arrivée deux mois plus tôt qu’il y a 20 ans.

Que faire alors ?

Selon Pierre Cannet, Directeur de plaidoyer chez WWF France, « notre système agricole et alimentaire se fonde sur une surconsommation des ressources naturelles ».

Afin de « ramener la date du dépassement au 31 décembre » comme cela devrait normalement être, Global Footprint Network vient de lancer un mouvement intitulé « #Move the date ».

Selon les calculs de l’ONG Global Footprint Network, « si nous sommes capables chaque année de faire reculer de 10 jours la date du dépassement alors nous serons mieux en mesure de nous maintenir en-deca du plafond des 1,5oC d’augmentation moyenne des températures préconisé par le GIEC. Si nous sommes capables capables chaque année de faire reculer la date de 6 alors nous aurons éliminé le déficit écologique avant 2050 ».

Cependant, pour y arriver il est impératif de relever trois défis majeurs.

D’abord, « la modification des régimes alimentaires vers une réduction de consommation de protéines animales » : sur la base des chiffres apportés par Global Footprint Network, « réduire la consommation mondiale de viande de 50 % et remplacer ces calories par un régime végétarien, permettrait de retarder de 17 jours la date du dépassement ».

Ensuite, il faut stopper « la conversion des espaces naturels ». L’ONG Global Footprint Network préconise plutôt « le reboisement de 350 millions d’hectares de forêts », cela permettrait de « retarder la date du dépassement de 8 jours ».

Enfin, il faut une transformation de la production vers « l’agroécologie ». « La réduction du gaspillage alimentaire de 50% permettrait de retarder de 13 jours la date du dépassement », selon Global Footprint Network et WWF France.




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