« Dans la grande majorité des conflits modernes, les enfants sont devenus la cible des belligérants », déplore Dr Denis Mukwege au cours du Congrès de la chaire internationale Mukwege, du nom du gynécologue congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix en 2018.
Selon l’Unicef, le nombre de violations graves contre des enfants dans les zones de conflit n’a jamais baissé entre 2005 et 2022. Durant cette période, des enlèvements, des enrôlements forcés dans des groupes armés ou encore des violences sexuelles ont été recensés, soit plus de 300 000 cas de violations.
Cependant, ces chiffres ne reflètent pas la réalité, vu que la plupart des victimes préfèrent ne pas briser le silence sur les sévices subis par peur de représailles ou de stigmatisation. D’après les dernières données disponibles, 3 victimes sur 4 de ces violations sont des garçons, alors que les victimes de violences sexuelles sont estimées à 98% des filles.
Alors que des chercheurs, médecins et acteurs de terrain ont fait l’exposé de leurs recherches sur les violences sexuelles commises contre les enfants dans les zones de conflit, il en ressort un amer constat : les violations graves à l’encontre des enfants en contexte de guerre augmentent d’année en année.
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, dans un récent rapport, a dénoncé l’utilisation en toute impunité de ces violences sexuelles comme tactique de guerre, de terrorisme et de torture par des groupes armés à la fois étatiques et non étatiques. La Centrafrique, le Soudan et la République démocratique du Congo sont pris comme exemples.