La CEDEAO vient de siffler la fin de la récréation par des recommandations à l’endroit de l’ensemble de la classe politique togolaise. Si dans certains camps, c’est la satisfaction, d’autres en prennent acte. Quelles sont les impressions du PDP face à cette feuille de route? Innoncent Kagbara, l’un des premiers responsables du parti a accordé un entretien exclusif à la rédaction d’Africa Top Success
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Bonjour, votre parti le PDP a réagi à travers un communiqué officiel à l’issue du sommet de la CEDEAO qui a accouché d’une feuille de route de sortie de crise. Rappelez-nous les grandes lignes de ce communiqué
Merci ! Effectivement, nous avons réagi pour donner notre avis sur les recommandations. Et nous l’avons bien souligné dans ce communiqué, nous saluons le sens de responsabilité de l’Institution sous-régionale qui a véritablement donné une leçon de démocratie à certains politiciens qui soit-disant veulent défendre les intérêts du peuple. Non seulement, ils ont perdu du temps pour tous les togolais, mais ils ont fait des victimes inutilement. Les recommandations de la CEDEAO, pour nous au PDP, doivent rapidement être mises en œuvre pour qu’on aille aux élections.
Que reprochez-vous donc à la Coalition des 14 ?
Nous pensons que leur stratégie n’a pas marché, ce qui était prévisible d’ailleurs. Ils ont échoué sur tous les plans. Toutes ces marches, toutes ces pertes pour aboutir à ça ? Ils doivent rendre des comptes au peuple, C’est inconcevable, avoir perdu 11 mois pour aboutir à ce résultat. Ils doivent avec humilité appeler les centristes en reconnaissant qu’on avait vu juste et appeler à un large regroupement digne de ce nom afin de gagner d’une part la majorité des voix dans les urnes pour que le premier ministre qui sortira de l’Assemblée soit un premier ministre de l’opposition. Nous devons amener Monsieur Faure Gnassingbé à une cohabitation à l’issue des élections. Si la coalition n’appelle pas à un regroupement beaucoup plus fort, c’est qu’ils travaillent tous pour leur propre compte. S’ils sont intellectuellement honnêtes, ils doivent aussi reconnaître que nous avions raison dès le départ.
A vous entendre parler, l’on a comme l’impression que vous souhaitez la dissolution de la C14?
Pas du tout, ce n’est qu’il faut rapidement mettre en place une véritable « machine à gagner les élections » face à un redoutable adversaire politique comme UNIR. Il n’y a plus de temps à perdre, il faut prendre les dispositions avec une consultation de toute la classe politique de l’opposition et de la société civile pour créer un regroupement plus fort. Les élections c’est dans 4 mois, sinon le constat au soir du 20 décembre 2018 sera encore plus douloureux.
Concernant les recommandations de CEDEAO, que conseillez-vous aux partis parlementaires?
Nous invitons les partis parlementaires de l’opposition à prendre en compte les recommandations de la CEDEAO et à voter le projet de loi constitutionnel qui sera présenté à l’Assemblée Nationale et nous éviter la voie populaire. Autrement cela s’apparenterait à un sabotage.
La coalition a souhaité une transition pour opérer les réformes et organiser les élections. Mais la CEDEAO en a décidé autrement? Iront-ils aux élections?
Il ne m’appartient pas de répondre à cette question. Je pense qu’il faudrait peut-être poser la question à nos éminents politiciens, leurs erreurs politiques ont légitimé Faure Gnassingbé et il leur appartient d’en tirer les meilleures conclusions. Au PDP, nous sommes légalistes et très attachés aux valeurs démocratiques. Une chose est sûre et certaine, seules des élections bien organisées avec un fichier électoral assaini sont la seule solution pour sortir de cette crise.