Déjà présent au Mali, au Niger et au Burkina Faso, le groupe jihadiste le plus puissant au Sahel continue son avancée vers les pays du Golfe de Guinée. Le Sénégal et la Mauritanie sont donc directement menacés par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM en arabe).
D’après une nouvelle étude du Timbuktu Institute, le mouvement jihadiste affilié à Al-Qaïda a augmenté ses activités « de façon exponentielle », et utilise ces dernières années la région de Kayes (sud-ouest du Mali) comme base arrière « pour pénétrer la Mauritanie et le Sénégal » voisins.
« Le JNIM semble avoir une stratégie à deux volets dans la zone des trois frontières pour encercler Bamako et étendre sa zone d’opérations à certaines parties de la Mauritanie et du Sénégal », précise le rapport.
Le but de cette expansion, selon les explications de Bakary Sambe, directeur de Timbuktu Institute, à l’AFP est « de couper les routes d’approvisionnement vers Bamako dans une double logique de délégitimer les autorités (maliennes) et de se créer des réseaux économiques qui peuvent financer leurs activités dans la région ».
D’une part, les frontières poreuses, les liens ethniques transfrontaliers et les inégalités constituent pour le Jnim des portes d’entrée pour s’implanter au Sénégal et en Mauritanie, détaille l’étude.
D’autre part, la cohésion sociale, la modération religieuse et les forces de sécurité compétentes sont des freins à son expansion.
D’ailleurs, les forces armées sénégalaise et malienne effectuent depuis le 20 février des patrouilles conjointes dans la région de Kayes pour contrer le « terrorisme » et le « banditisme transfrontalier ». Ces actions devraient se poursuivre jusqu’en fin 2025.