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Gabon : Accès limité aux réseaux sociaux, l’indignation des Gabonais !

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gabon2D’ordinaire très connectés, les Gabonais font face depuis plusieurs semaines à une censure sans précédent : accès limité à l’internet et aux réseaux sociaux.

Au lendemain de la réélection contestée d’Ali Bongo pour un second septennat, l’internet et les réseaux sociaux sont toujours perturbés au Gabon. Plus moyens de passer de longues heures sur WhatsApp, Facebook, Viber à s’envoyer des mots tendres, des blagues, des potins ou encore des images qui font du buzz. Ils ont l’air d’être coupés du monde dans la mesure où le net étant devenu le moyen de communication par excellence.

Joindre un ami au bout du monde, prendre des nouvelles de la famille de l’autre coté de l’hexagone, passer une importante commande d’articles, soumettre son CV via internet, tout cela devient difficile à réaliser en temps réel voire impossible.

Les jeunes notamment les étudiants mais aussi des directeurs de société, des patronnes d’ateliers, des institutions bancaires, sont autant touchés par cette censure qui, naturellement a des conséquences désastreuses sur les affaires.

Pour se tirer d’affaires et essayer de contourner cette censure, ils sont contraints de se rabattre sur des VPN (Réseau Privé Virtuel, qui permet de se connecter en protégeant son anonymat. En d’autres termes, les internautes s’expatrient virtuellement et contournent ainsi la censure en masquant leur localisation). Mais là aussi, c’est peine perdue !

Face à cette situation, c’est l’exaspération totale. Et les Gabonais crachent leur colère à travers ces propos recueillis par Jeune Afrique dont voici quelques extraits :

Césaire, étudiant à Libreville, 27 ans

« (…) Pour les jeunes Gabonais, c’est vraiment pénible de vivre sans internet. Ont-ils oublié que nous vivons au XXIe siècle ? Nous avons l’habitude de communiquer par WhatsApp ou Facebook, surtout le soir en rentrant du travail ou de l’université. Nous sommes obligés de subir »

Jeff Boundamas, entrepreneur dans les TIC à Libreville, 29 ans

« La coupure d’internet à 18h est embarrassante, il faut bien l’avouer. Internet est mon outil de travail, c’est donc un énorme handicap. Même en utilisant un VPN pour accéder aux réseaux sociaux bloqués, ce n’est pas optimal. J’ai adhéré au Parti démocratique gabonais [PDG, au pouvoir], mais je ne comprends pas cette mesure. Couper internet est une erreur, la censure n’a jamais été la solution, et elle aboutit à l’effet inverse : quand les gens parviennent à se connecter aux réseaux sociaux à l’aide de VPN, ils parlent. Cette mesure encourage les rumeurs et les amplifie (…)».

Marie, étudiante à Libreville, 23 ans

« Je n’ai pas accès à internet sur mon téléphone depuis le lendemain de la proclamation des résultats. J’ai pu me connecter lundi quelques minutes, mais la connexion était très lente. Ces coupures nous pénalisent : il faut par exemple se déplacer pour envoyer ou recevoir un document. Même les virements Western Union sont compliqués.

Ce qui me pèse le plus au quotidien, c’est de devoir attendre le soir pour m’informer par la télévision et les chaînes internationales. Je n’ai plus accès aux informations sur mon téléphone. Pour moi qui suis habituée à être connectée, c’est assez difficile (…) ».

NB : Césaire n’a pas souhaité donner son nom de famille. Dans le cas de Marie, le prénom a été modifié.




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