Hier, c’était une grande première au palais de Justice de Libreville. Pour une première fois, un ancien ministre passait devant la barre pour détournement des deniers publics. La Cour criminelle spéciale, créée pour juger les présumés auteurs de détournement de deniers publics supérieurs à 250 000 francs CFA, avait, devant la barre, l’ancien ministre du Pétrole et de l’énergie, Etienne Dieudonné Ngoubou. Le procès s’est ouvert jeudi mais il a comparu le lendemain, vendredi 31 septembre, pour la première fois.
Après 19 mois d’incarcération, Etienne Dieudonné Ngoubou est apparu amaigri. Ses parents et anciens collaborateurs étaient tristes de le voir devant la barre, seul ou avec ses avocats.
Etienne Dieudonné Ngoubou est resté calme. Il a été accusé de détournement de 5 milliards de francs CFA. L’argent était prévu pour construire des barrages hydroélectriques. Aujourd’hui, ces projets sont au point mort.
Ses avocats ont dénoncé une procédure cavalière et surtout démontré que le dossier est totalement vide. Ils ont saisi la Cour de cassation pour obtenir la libération d’office de leur client.
« On avait bon espoir que la Cour criminelle accède à nos demandes tellement elles sont fondées. Malheureusement, elle a accédé en partie mais la plus importante était la mise en liberté. Nous nous étonnons un petit peu que la Cour se soit déportée quand à cette demande de mise en liberté », a tenu à souligner Maître Cédric Manguisset, avocat de l’ex-ministre.
Le sort d’Etienne Dieudonné Ngoubou est désormais entre les mains de la Cour de cassation qui pourra ordonner sa libération ou la reprise de toute la procédure. En cas de condamnation, l’ancien ministre risque la perpétuité.
Source: RFI