De plus en plus les éléphants multiplient les incursions dans les villages et leurs dégâts réguliers sur les cultures exaspèrent les populations qui sont tentées de les abattre.
Dans la localité de Bakoussou, dans l’Ogooue-Lolo proche de la frontière avec la République Démocratique du Congo, les populations n’en peuvent plus. Au loin, un ensemble de cases en bois perdues dans l’immensité verte du pays a été dévasté par les éléphants.
Dans le village, tout le monde redoute les rencontres avec ces éléphants sur la route, lorsque femmes et enfants vont se laver au ruisseau et surtout dans les plantations agricoles où ils ravagent les récoltes.
Grâce à ses politiques strictes de conservation, ce pays couvert à 88% de forêts est devenu « le pays refuge des éléphants de forêts », explique le Dr Léa Larissa Moukagni, en charge du programme « conflit homme-faune » au sein de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN).
Dans le village, les gens ne cachent pas leur colère. « Qu’est ce que les hommes du gouvernement protègent? L’être humain ou la bête? Je ne sais pas ce que l’éléphant leur rapporte », se demande un habitant de Bakoussou.
« Nous subvenons aux besoins de nos enfants à travers l’agriculture, lance Viviane Métolo, du même village. « Maintenant que cette agriculture est au bénéfice de l’éléphant. Que va-t-on devenir? »
Selon les populations il y a plus d’éléphants qu’avant, et les animaux n’hésitent plus à s’approcher des villages et parfois même des villes, « espaces plus ou moins calmes » pour eux.
Pour protéger les plantations, l’agence ANPN expérimente la pose de clôtures électriques, destinées non pas à tuer mais à « impacter psychologiquement l’animal » pour le repousser.
L’on apprend que l’une des raisons de la présence des éléphants dans ce village, est le changement climatique qui a un impact sur les végétaux et la nourriture disponible, les humains exploitent des terres qui constituent leur milieu naturel, le braconnage en forêt profonde désorganise les troupeaux, explique le Dr Moukagni.
Essama Aloubou