Le Kenté, vêtement traditionnel du Ghana, est renommé mondialement pour ses motifs colorés et sa confection artisanale. Chaque pièce de Kenté est réalisée à la main, selon un savoir-faire ancestral transmis de génération en génération. Cependant, ce précieux héritage culturel est aujourd’hui menacé par une concurrence déloyale.
Depuis plusieurs décennies, les marchés ghanéens sont envahis par des imitations imprimées, principalement fabriquées en Chine, ce qui suscite une vive inquiétude parmi les artisans locaux.
Une tradition menacée par la contrefaçon
À Bonwire, la capitale historique du Kenté, les tisserands perpétuent une tradition séculaire. Ici, chaque motif raconte une histoire, chaque couleur porte une signification. Pourtant, la prolifération des contrefaçons menace ce patrimoine unique. Les imitations bon marché inondent le marché, attirant les consommateurs par leur prix réduit mais détournant les revenus des véritables artisans.
Cette situation met en péril non seulement l’économie locale mais aussi la préservation de cet art ancestral. Face à cette concurrence, les tisserands de Bonwire luttent pour maintenir vivante leur tradition et pour sensibiliser le public à l’authenticité et à la valeur inestimable du véritable Kenté.
En deux années de crise économique, le pouvoir d’achat des Ghanéens a fortement diminué. De quoi provoquer une explosion de la demande des réplicas de Kenté, selon Eric Kwarteng, responsable du centre des tisserands de Bonwire. « Dans plein de marchés du Ghana, beaucoup de personnes y vont pour ça. Nous, nous avons demandé au gouvernement et aux autres autorités de venir saisir ces imitations, parce que cela tue notre industrie», a-t-il ajouté.
La part de l’industrie textile dans le PIB du Ghana a drastiquement chuté, passant de 179 millions de dollars en 1994, à 53 millions de dollars, moins de 20 ans plus tard.