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Grand débat national: ces questions qu’on aurait souhaité poser à Macron

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A trois jours de l’ouverture du Grand débat national, Emmanuel Macron a diffusé une lettre, aux allures d’une tribune, à l’endroit des Français. Considérée comme une porte de sortie à la crise des Gilets jaunes qui secoue la France depuis plusieurs semaines, cette consultation pourrait conduire à l’impasse si elle ne débouche pas sur une véritable prise en compte de ce qu’exprime le peuple.

A analyser de près le document, Emmanuel Macron ne cache pas sa tentation de guider cette consultation vers des thématiques bien précises comme l’allègement de la fiscalité, ou la réduction des services publiques.

Si certaines de ses interrogations sont louables, on aurait aimé pouvoir en lire quelques autres, plus précises d’un point de vue pratique, et plus audacieuses d’un point de vue politique. Surtout plus en phase avec les grandes thématiques économiques actuelles.

Africa top Success, avec Frobes.fr, invite donc ses lecteurs à lui proposer d’autres questions qu’ils auraient aimé voir apparaître dans la “missive” présidentielle.

Faut-il rétablir l’ISF ?

Dans sa lettre, la question de l’allègement fiscal vire à l’obsession pour Emmanuel Macron. Alors que 77% des Français sont favorables au rétablissement de l’ISF, le président écrit que “l’impôt, lorsqu’il est trop élevé, […] prive les travailleurs du fruit de leurs efforts. Nous ne reviendrons pas sur les mesures que nous avons prises pour corriger cela afin d’encourager l’investissement et faire que le travail paie davantage.” Faisant pour ainsi dire semblant de ne pas comprendre – ou ne comprenant vraiment pas – que le désarroi des Français ne repose pas tant sur l’importance de l’imposition particulière mais plutôt sur une plus équitable répartition globale des prélèvements, Emmanuel Macron se prive d’un débat sur une mesure qui lui porte préjudice dans les sondages, et qui n’a pour ainsi dire qu’une faible incidence positive pour l’économie, comme nous l’expliquions fin 2018.

Devons-nous abroger le CICE ?

S’appuyant sur une dialectique désormais aussi bien rodée d’un point de vue discursif, que balbutiante d’un point de vue théorique, Emmanuel Macron écrit dans sa lettre aux Français que l’impôt, quand il est trop élevé, “prive notre économie des ressources qui pourraient utilement s’investir dans les entreprises, créant ainsi de l’emploi et de la croissance.” C’était aussi dans cette optique que François Hollande avait mis en place le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en 2012, alors qu’Emmanuel Macron était un de ses plus proches conseillers sur les questions économiques. Résultat : le CICE coûterait environ 20 milliards d’euros par an à l’Etat, et selon le comité de suivi, il aurait permis la création 100 000 postes environ.

Que devons-nous mettre en place pour lutter concrètement contre la fraude fiscale ?

Voilà une des grandes absentes de la lettre d’Emmanuel Macron : l’évasion fiscale. Ce ne sont pourtant pas les scandales de petite ou de très grande ampleur qui manquent pour avoir ne serait-ce que l’idée de l’évoquer au moment de proposer un grand débat national. Quand le président de la République demande “comment financer la transition écologique ?”, on se dit que lutter contre la fraude fiscale pourrait servir.

Comment aider les PME et les start-up ?

Investissement, subventions, aides à l’embauche de hauts profils, soutien aux bas salaires, commandes de la part de l’Etat… Les moyens d’action pour booster l’économie ne manquent pas, et notamment pour le dense tissu de petites entreprises et de start-up qui constitue un des grands moteurs de l’économie française.

Bonus : la question qu’on aimerait poser à Emmanuel Macron

Savez-vous que les leviers de politique économique ne se résument pas en un allègement de la fiscalité ?




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