Au Kenya, des enlèvements et disparitions forcées seraient perpétrés par la police et les services de renseignement. Face à ces accusations portées par la société civile et de l’opposition, depuis les manifestations anti-gouvernementales de juin, le chef de l’Etat, William Ruto, s’est exprimé sur ce sujet, jeudi devant le Parlement à l’occasion de son discours sur l’état de la nation.
Selon le rapport annuel de la Commission nationale kényane des droits de l’homme, plus de 74 cas de disparitions ont été recensés entre juin et novembre.
Pour William Ruto, ce chiffre peut parfaitement s’expliquer.
« Nombre de ces affaires ont été résolues et d’autres se sont révélées être de fausses informations. Aussi, une bonne partie de ces soi-disant personnes disparues ont été arrêtées par la police. Dans ces cas, les suspects ont été dument remis à la justice ».
Et d’ajouter : « Je condamne toutes actions extra judiciaires qui mettent la vie, ou la liberté, de qui que ce soit en danger ».
Des propos qui paraissent à certains très cyniques car samedi encore, l’opposant ougandais Kizza Besigye, en voyage à Nairobi, a mystérieusement disparu avant d’être présenté quelques jours plus tard devant une cour militaire à Kampala.
« C’est très malheureux que des Ougandais puissent être arrêtés sur notre territoire et disparaitre sans qu’aucune information en soit rendue publique », a réagi Bernard Mogesa, président de la Commission nationale kényane des droits de l’homme.
« Jusqu’ici, aucune action n’a été prise contre les responsables de ces arrestations et des morts qui s’ensuivent. Cette responsabilité revient au commandant général de la police », estime-t-il.