Après que le président William Ruto a retiré un projet de budget controversé qui prévoyait de nouvelles taxes, l’agence de notation financière Moody’s a réduit la note de la dette à long terme du Kenya, avec des perspectives négatives.
Le texte est retiré par le président le 26 juin, après une journée de violences consacrée à l’attaque du Parlement par les manifestants.
Pour compenser, le 5 juillet, le président kényan a annoncé une augmentation des prêts – d’environ 169 milliards de shillings (1,2 milliard d’euros) – et une diminution des dépenses d’environ 177 milliards de shillings (1,3 milliard d’euros).
« Les emprunts supplémentaires augmenteront notre déficit budgétaire de 3,3% à 4,6% », avait affirmé le chef de l’Etat.
Pour l’agence de notation, « la décision du gouvernement de ne pas poursuivre les augmentations d’impôts prévues et de s’appuyer plutôt sur des réductions de dépenses pour réduire le déficit budgétaire représente un changement de politique important ayant des implications matérielles sur la trajectoire budgétaire et les besoins de financement du Kenya ».
En conséquence, Moody’s « a abaissé » la note de la dette à long terme du pays d’Afrique de l’Est de B3 à Caa1, poursuivant que les « perspectives restent négatives ».
« Dans un contexte de tensions sociales accrues, nous ne nous attendons pas à ce que le gouvernement soit en mesure d’introduire des mesures significatives pour augmenter les recettes dans un avenir proche », a poursuivi l’agence dans un communiqué publié lundi.
Selon l’agence officielle de protection des droits humains (KNHCR), 39 personnes sont mortes depuis la première manifestation le 18 juin.