Les députés kényans doivent se prononcer ce mardi 8 octobre 2024 sur une motion de destitution du vice-président Rigathi Gachagua, qui est notamment accusé de corruption dans le cadre de cette procédure sans précédent, marquant le point culminant de plusieurs mois de conflit ouvert entre le président et son adjoint.
M. Gachagua répondra aux accusations à partir de 17H00 (14H00 GMT) devant l’Assemblée nationale, les qualifiant lundi de « pure propagande » et d’« un complot visant à le chasser du pouvoir pour d’autres raisons politiques ».
Pour être adoptée, la motion doit obtenir le soutien des deux tiers des députés, soit 233 voix. Si elle est approuvée, elle sera ensuite débattue et votée au Sénat, où 45 voix seront nécessaires.
Déposée il y a une semaine par un député de la coalition présidentielle (Kenya Kwanza), la motion énumère onze motifs de destitution, incluant des accusations d’« atteinte à l’unité nationale », d’« insubordination » envers le président, ainsi que de nombreuses suspicions de « crimes économiques » tels que le détournement de fonds publics, les conflits d’intérêts et les abus de pouvoir.
Elle affirme notamment qu »au cours des deux dernières années, (il) a accumulé de manière inexplicable un portefeuille immobilier colossal estimé à 5,2 milliards de shillings (environ 36 millions d’euros), provenant principalement de produits présumés de la corruption et du blanchiment d’argent ».