Depuis Paris, un magistrat du pole des crimes contre l’humanité de Paris enquête sur les allégations de torture infligées aux proches de l’ancien président Ali Bongo. Il s’agit principalement de son épouse et de son fils Sylvia et Nourreddin Bongo.
Jeudi 9 janvier 2025, le parquet de Paris a désigné un magistrat du pôle crimes contre l’humanité pour enquêter sur les séquestrations et tortures faites à l’ex-première dame et à son fils. Cette désignation fait suite à la plainte déposée en mai 2024 par François Zimeray, Catalina de la Sota et Gisèle Eyue Bekale, chargés de la défense des Bongo. La plainte avait été initiée par Léa Bongo, née Valentin, épouse de Noureddin, 32 ans. Ce fils d’Ali Bongo et sa mère, Sylvia, 61 ans sont officiellement détenus à la prison centrale de Libreville, inculpés pour corruption, détournements de fonds publics, blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux.
Selon leur avocat, l’ancien ambassadeur français des droits de l’homme, François Zimeray qui s’exprimait lors d’une conférence de presse des « marques de chocs électriques avaient été vues en d’autres temps et en d’autres lieux » sur les proches d’Ali Bongo. Lors de leur première et dernière rencontre avec Noureddin et Sylvia Bongo, le 19 décembre 2024, les avocats retiennent le visage fatigué et les séquelles physiques de leurs clients. Ils dénoncent également la privation de leur droit de promenade ou encore le manque de confidentialité lors des échanges privés.
Léa Bongo affirme que ses proches sont enfermés dans un bureau de la garde républicaine au sous-sol du palais présidentiel depuis le 1er avril 2024, privés de la lumière du jour. « Ce n’est pas une détention carcérale, mais une prise d’otages », fustige-t-elle sur X.
Cette enquête lancée à Paris ne semble pas rien dire au pouvoir militaire, qui n’a encore jamais communiqué explicitement à propos de ce sujet.
Essama Aloubou