L’étranger est-il devenu persona non grata au Gabon ? Quelle sera la durée effective de la transition ? Les autorités actuelles pourront-elles se présenter à la présidence ? Ce sont autant de questions soulevées par le rapport général du dialogue national inclusif récemment remis au Président de la transition, Brice Clotaire Oligui N’guéma. Ce document “réduit” complètement les droits des étrangers.
Restriction des droits des étrangers
Le rapport recommande plusieurs mesures restrictives envers les étrangers résidant au Gabon. Il est proposé d’interdire aux étrangers l’accès au foncier et de réaffirmer le droit exclusif des nationaux aux titres fonciers. Le dialogue a aussi suggéré d’interdire la nomination des étrangers à des postes élevés dans l’administration et les fonctions sensibles.
Pour encadrer la présence étrangère, les critères d’acquisition de la nationalité gabonaise et les conditions d’immigration seront durcis. Le rapport propose de définir un quota pour les étrangers vivant au Gabon et d’imposer des investissements dans des secteurs économiques spécifiques pour limiter la fuite des capitaux. De plus, une loi pourrait être promulguée pour obliger les entreprises étrangères à céder 33% de leur capital aux nationaux.
Le délai pour la demande d’attribution de la nationalité par mariage sera étendu à 10 ans. Le rapport suggère également que tout Gabonais puisse dénoncer la nationalité d’un compatriote en cas de doute sur son comportement.
Durée et conditions de la transition
Le rapport propose de fixer la durée de la transition à deux ans maximum, avec une possible extension en cas de force majeure n’excédant pas un an, portant la durée totale à trois ans. De plus, il est suggéré que les membres actuels de la transition, y compris le vice-président, le secrétaire général de la présidence, les membres du gouvernement, ainsi que les présidents des deux chambres du parlement et de la Cour constitutionnelle, ne puissent pas se présenter aux prochaines élections présidentielles.
Réformes du mandat présidentiel
Le rapport propose que le mandat présidentiel soit désormais de sept ans renouvelables une fois. Pour se présenter à la présidence, il sera désormais nécessaire d’être né de parents gabonais d’origine, d’être marié à un Gabonais d’origine, et de parler au moins une langue locale.
Recommandations concernant le PDG
Le rapport encourage les dirigeants actuels et anciens du Parti Démocratique Gabonais (PDG) à faire preuve d’humilité et à demander pardon au peuple gabonais. Il propose également de frapper d’inéligibilité aux prochaines élections les anciens et actuels dirigeants du PDG.
Ce rapport met en lumière des propositions significatives qui pourraient transformer le paysage politique et social du Gabon, et soulève des questions importantes pour l’avenir du pays.