Plusieurs milliers de doses de vaccin anti-paludisme ont été livrées dans un centre de santé maternelle et infantile de Birnin Kebbi, capitale de l’État de Kebbi dans le nord-ouest du Nigeria.
C’est deux agents de vaccination, vêtus avec soin qui ont entretenu les populations au sujet du R21/Matrix-M, le nouveau vaccin contre le paludisme.
Selon les agents de vaccination, le vaccin se compose de quatre doses. Les enfants âgés de cinq à onze mois sont éligibles à la première injection. Deux doses supplémentaires suivent à quatre semaines d’intervalle, puis une quatrième et dernière injection a lieu au moins six mois après la première.
Le paludisme est très endémique en Afrique, et le Nigeria enregistre à lui seul la plus forte incidence mondiale : environ 27 % de la charge globale et environ 30,9 % des 569 000 décès enregistrés dans le monde en 2023.
En octobre 2024, le Nigeria a reçu son premier million de doses de vaccin contre le paludisme grâce à l’appui de Gavi, l’Alliance du Vaccin, de l’UNICEF et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). La campagne de vaccination a été lancée début décembre, avec l’intégration du vaccin dans les calendriers de vaccination de routine des États de Kebbi et de Bayelsa, qui enregistrent la plus forte incidence du paludisme au Nigeria.
Le professeur Seiyefa Brisibie, Commissaire à la Santé de l’État de Bayelsa, a précisé que l’objectif est de vacciner 7 500 enfants par mois dans cet État et que plus de 98 % de ce chiffre ont été atteints durant le premier mois.
Selon les statistiques, les enfants de moins de cinq ans représentent près de 76 % des décès. Mais avec la mise en place de deux vaccins antipaludiques révolutionnaires, le R21 et le RTS,S dans 17 pays africains, les experts espèrent voir ces chiffres dramatiques reculer. Il est encore trop tôt pour prévoir avec certitude l’ampleur de cet impact, mais les donnés recueillies au cours du projet pilote de trois ans mené au Kenya, au Ghana et au Malawi à partir de 2019 ont montré que la vaccination contre le paludisme était associée à une réduction de 13 % de la mortalité toutes causes confondues dans la tranche d’âge visée, ainsi qu’à une baisse de 22 % des hospitalisations pour paludisme clinique sévère chez les enfants éligibles.
Essama Aloubou